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CHANG Srey Mom

Pseudonyme: 2-TCW-834

Cas: Dossier n° 002/02

Catégorie: Témoin

Rappel des faits et rôle
Chang Srey Mom (ou Cheang Sreimom) était une paysanne qui a vécu de 1975 à 1977 dans le village de Ruessei Srok, dans la commune de Nhaeng Nhang1 Elle faisait partie d’une unité de femmes du peuple nouveau et avait pour mission de s’occuper des enfants2 En 1977, elle a été forcée à se marier et en 1978, elle est tombée enceinte3. Elle a témoigné devant la Chambre de première instance dans le dossier n° 002/02 sur les conditions difficiles de travail et de vie pour le peuple nouveau, sur les sessions de rééducation, sur son mariage forcé et la consommation de celui-ci sous la contrainte, sur l’exécution de son père au centre de sécurité de Kraing Ta Chan à Tram Kak, ainsi que sur l’élimination du bouddhisme.
Conditions de vie et de travail au sein de l’unité des femmes
Chang Srey Mom a expliqué que les coopératives ont été créées en 1970, en même temps que l’instauration des repas en collectivité, jusqu’en 19794. Il y avait une unité pour les trois villages, dont les membres travaillaient et mangeaient en collectivité5. La propriété privée a été abolie de 1970 à 19796. Il n’y avait que des Khmers dans la commune de Nhaeng Nhang7. La ration quotidienne de nourriture était insuffisante, mais une fois par mois les gens recevaient de la nourriture illimitée8, ce qui causait des décès par gavage9. Après son mariage en 1977, elle a vécu dans une coopérative où tous les repas étaient pris en commun et répartis à parts égales10. Les gens tombaient souvent malades mais n’osaient pas se plaindre et arrêter de travailler. Ils craignaient que s’ils se plaignaient, ils seraient accusés de souffrir d’une maladie mentale.11 Les soignants s’occupaient des chefs d’unités, mais discriminaient les gens ordinaires.12 Elle a déclaré que les réunions d’autocritique avaient lieu trois fois par mois13. D’autres réunions étaient organisées à Angk Roka et Angk Roleay pour les civils et les soldats14, à qui on disait qu’ils devaient se sacrifier pour l’Angkar15, oublier le régime précédent et le bouddhisme16, et que le pays serait reconstruit avec des ressources, des routes et de l’électricité en abondance17. Les gens étaient répartis entre peuple de base et peuple nouveau18. Chaque groupe travaillait et mangeait séparément à divers endroits19 et les groupes n’étaient pas autorisés à se mélanger20. Chang Srey Mom a été placée dans l’unité des femmes du peuple nouveau21 à cause de son origine chinoise et de l’expérience familiale dans le commerce22. Il y avait également une unité de femmes du peuple de base23. Les gens étaient en outre subdivisés en forces régulières et non régulières24. Au sein de l’unité des femmes, on lui a confié la collecte des légumes et la cuisine.25 Elle était également enseignante remplaçante pour les enfants26 et leur enseignait des chansons sur le travail et comment épeler et prononcer les mots.27 Les chefs des 10 unités, les enfants et les enseignants mangeaient séparément.28 Alors qu’elle était enceinte en 1978, Chang Srey Mom a été assignée à des tâches pénibles, notamment la collecte des bouses de vache29 de 4h du matin à 11 ou 12h, puis à nouveau de 13h à 17h30. À 18h, ils reprenaient le travail31. Ses pieds étaient gonflés32, mais lors des réunions elle était critiquée, on la considérait comme malade, fainéante et atteinte d’une affection mentale33, et on lui a dit que ses pieds dégonfleraient si elle travaillait suffisamment dur34. Chang Srey Mom a déclaré qu’il n’y avait pas souvent d’infractions morales35 ; elle fait état de deux cas où des hommes à des postes de direction ont été exécutés pour avoir eu un contact physique avec une veuve36. Ceux qui commettaient des infractions morales perdaient leur poste de direction et se voyaient confier des tâches pénibles37. La Chambre de première instance n’a pas retenu la partie de son témoignage où il est indiqué que les repas collectifs et les coopératives existaient depuis 1970 environ, mais a conclu que « la collectivisation et la pratique des repas pris en commun ont été introduites dans le district de Tram Kak et ces pratiques se sont répandues progressivement à mesure que les groupes de solidarité se transformaient en coopératives38 ». La Chambre de première instance a confirmé qu’elle était d’ethnie chinoise, qu’elle travaillait dans une unité de femmes candidates, que le peuple nouveau et le peuple de base travaillaient séparément, et qu’une coopérative comprenait plus d’un seul village39.
Exécution de son père et mariage forcé
Le père de Chang Srey Mom a été emmené et exécuté en 1977 car il s’opposait ouvertement au régime40. Elle a découvert par la suite le nom de son père dans les archives du bureau de sécurité de Kraing Ta Chan41. Deux jours après l’exécution de son père, on l’a retirée de l’unité des femmes et le chef de la commune, Boeun, l’a alliée à son futur époux, Tri Touch42, sur la base des similarités de leurs biographies43, à savoir leurs origines ethniques chinoises44. Elle ne s’est pas mariée de son plein gré et n’a pas eu le choix de refuser le mariage arrangé car elle était la fille de l’Angkar45. D’autres femmes qui n’appréciaient pas le mari qui leur avait été choisi devaient sacrifier leurs désirs pour l’Angkar46. Elle craignait que si elle refusait, elle serait considérée comme opposante à la révolution et exécutée tout comme son père47. Personne ne refusait les mariages arrangés48. Les parents n’osaient pas non plus s’opposer à la décision de l’Angkar49. Chang Srey Mom et Tri Touch ont été convoqués à une réunion qui s’est avérée être leur cérémonie de mariage50. Le futur marié n’était pas au courant qu’il allait se marier51. La cérémonie a duré deux heures52. Il y avait dix participants, dont Boeun (le chef de la commune), Ol (le chef de l’unité des femmes), la mère de Chang Srey Mom, sa grand-mère et quelques autres chefs d’unité53. Chang Srey Mom a dû déclarer qu’elle se mariait de son propre gré, et que personne ne l’y forçait54. L’Angkar a fourni une maison pour la première semaine de leur mariage et a demandé au nouveau couple de vivre ensemble sans se disputer55. La première nuit, les miliciens postés autour de la maison ont vérifié qu’ils consommaient bien le mariage56. À cause de leur présence, elle s’est sentie obligée d’avoir des relations sexuelles avec son nouveau mari57. Après la première semaine, le couple a été posté dans des communes différentes et pouvait se rencontrer tous les 10 jours à différents endroits58. Elle a déclaré que l’Angkar ne fournissait aucune indication sur la manière de fonder une famille59. Pour d’autres mariages forcés, si les miliciens faisaient rapport que le couple n’avait pas consommé, il était dénoncé60. Lorsqu’une femme refusait d’avoir des relations sexuelles avec son nouveau mari, elle était critiquée lors des réunions et punie en se voyant confier des tâches pénibles61. Chang Srey Mom a témoigné qu’elle avait peur d’être condamnée à mort plutôt qu’au travail pénible si elle ne consommait pas son mariage, à cause de ce qui était arrivé à son père62. En appel, la Chambre de la Cour suprême a confirmé l’interprétation de la Chambre de première instance des preuves fournies par Chang Srey Mom en motivant qu’il y avait eu « au moins un cas de viol dans le contexte d’un mariage forcé dans les coopératives de Tram Kak63 ». La Chambre a également reconnu que chaque personne soumise à un mariage arrangé avait insisté sur le contexte de coercition et que la souffrance infligée était claire64.
Arrestations
En 1978, elle a assisté à l’arrestation d’hommes qui avaient travaillé sous le régime de Lon Nol comme enseignants, professeurs, étudiants, officiers de police gradés et soldats65. Toute personne, y compris un membre du peuple de base, qui avait des membres de sa famille à des postes supérieurs au sein du régime précédent, était arrêtée et exécutée66. Les gens étaient rassemblés selon leur biographie67. À une occasion, lorsque les soldats sont retournés pour chercher des Vietnamiens, certains membres du peuple nouveau ont menti sur les membres vietnamiens de leur famille pour échapper au régime68. Cependant, au lieu d’être envoyées au Vietnam, ces personnes ont été emmenées au centre de sécurité de Kraing Ta Chan et ont été exécutées69. Les Vietnamiens qui ont été évacués à la première occasion ont été envoyés dans une autre direction70.
Bouddhisme dans le district de Tram Kak
La Chambre de première instance a retenu le témoignage de Chang Srey Mom selon lequel, lors d’une grande réunion à la pagode d’Angk Raleay, les participants ont reçu l’instruction de ne pas croire dans le bouddhisme car il ne s’agissait que d’une superstition et que le Bouddha n’était « que du béton71 ». Depuis 1970, les moines ont reçu l’ordre de se défroquer et ont été placés dans des unités pour jeunes72. Cependant, certaines statues bouddhistes sont restées73.
Ses souffrances
À cause des tâches pénibles accomplies durant sa grossesse, et du fait qu’elle n’a reçu aucun soutien de sa famille ou de son époux durant cette période, elle a tenté de s’empoisonner, mais a survécu.74

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Témoignage
DateProcès-verbal d’audienceNuméro de transcription
29 janvier 2015E1/254E1/254.1
2 février 2015E1/255E1/255.1
Documents pertinents
Titre du document en khmerTitre du document en anglaisTitre du document en françaisNuméro de document DDocument numéro E3
កំណត់ហេតុនៃការស្តាប់ចម្លើយសាក្សី ជាំង ស្រីមុំWritten Record of Interview of CHEANG SreimomProcès-verbal de l’audition de CHEANG SreimomD232/58 E3/5832
កំណត់ហេតុនៃការស្តាប់ចម្លើយសាក្សី ជាំង ស្រីមុំWritten Record of Interview of CHEANG SreimomProcès-verbal de l’audition de CHEANG Sreimom E3/5832