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Annuaire des CETC
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LEFEUVRE Martine 

Pseudonyme: E2/85

Cas: Dossier n° 001

Catégorie: Partie civile

Contexte et rôle
Martine Lefeuvre était l'épouse française du citoyen cambodgien Ouk Ket, ingénieur et diplomate, et troisième secrétaire à l'ambassade du Cambodge au Sénégal.1 Ouk Ket a été rappelé par le ministère des affaires étrangères du Cambodge en 1977 et a reçu l'ordre de retourner à Phnom Penh, et sa femme a perdu tout contact avec lui après quelques mois.2 Martine Lefeuvre a témoigné en tant que partie civile dans le dossier n° 001. La Chambre de première instance s'est appuyée sur ce témoignage pour conclure que seul un très petit nombre de détenus du S-21 avaient survécu3, et que son témoignage reflétait les « conséquences désastreuses des crimes de l'accusé sur les familles de ces détenus ».4
Les efforts de Martine Lefeuvre pour trouver des informations sur son mari Ouk Ket
Martine Lefeuvre a fait preuve de courage dans les nombreux efforts qu’elle a déployés pour trouver des informations sur son mari Ouk Ket. Martine Lefeuvre s'est d'abord rendue à l'ambassade de Chine à Paris, où elle n'a trouvé ni aide ni information. Elle a ensuite contacté Amnesty International, en 1978, ainsi que la Croix-Rouge internationale, sans résultat. 5 En 1979, elle a reçu une lettre de M. Chan Youran, ambassadeur du Cambodge au Sénégal et chef d'une délégation présente à Genève, représentant le Cambodge. Dans sa lettre, il assure à Mme Leufeuvre qu’Ouk Ket va bien.6 Cette position a également été confirmée par M. Chan Youran en personne à Martine Lefeuvre, qui avait pris un train et s'était rendue personnellement à Genève pour le rencontrer.7 Martine Lefeuvre n'étant pas satisfaite des informations reçues, elle a décidé de contacter une autre personne, le prince Norodom Sihanouk, qu'elle avait déjà rencontré à Dakar, au Sénégal. Il lui a proposé de contacter « M. Chuon Prasith », qui représente le Cambodge aux Nations unies.8 Martine Lefeuvre n'a pas baissé les bras et s'est rendue au Pavillon Bertel en région parisienne, où le Prince Sihanouk donnait une conférence sur l'état du Cambodge ; elle a rencontré une personne nommée « M. Thiounn Prasith » et quand elle lui a demandé : « Où est mon mari Ouk Ket ? », il a répondu : « N’hypothéquez pas votre vie pour lui ».9 En décembre 1979, avec l'aide d'une organisation française, « L'association d’aide aux Femmes khmères », elle a acheté un billet et s'est envolée vers les camps de réfugiés en Thaïlande pour tenter de retrouver son mari et d'autres membres de sa famille cambodgienne.10 Dans les camps de réfugiés elle a réussi à trouver quelques amis qui avaient connu son mari, tels que M. Hou Tong Hoeun, lequel avait travaillé dans le camp d’extermination de Tuol Sleng également connu sous le nom de S21, et qui avait trouvé le nom d’Ouk Ket sur la liste des détenus.11 Martine Lefeuvre a appris de M. Hou Tong Hoeun que son mari Ouk Ket avait été exécuté à Tuol Sleng le 9 décembre 1977.12 Martine Lefeuvre a décidé de revenir en France et d'élever seule leurs enfants, âgés de quatre ans et demi et sept ans à l'époque. Elle décrit les difficultés et les souffrances qu'elle et ses enfants ont endurées en raison de l'absence permanente du père et mari, sans même une tombe sur laquelle pleurer.13 En juillet 1991, elle est retournée au Cambodge afin de retrouver les dossiers de son mari dans les archives de Tuol Sleng.14 Elle a trouvé une liste de 301 personnes, qui comprenait le nom de son mari, Ouk Ket, à la ligne 43. L’inscription était rédigée comme suit : « Ouk Ket, 31 ans, Affaires étrangères, base ministérielle, Tung Toup (phonétique), troisième secrétaire d'ambassade ».15 Sa date d'arrivée à Tuol Sleng était indiquée comme étant le 15 juin 1977, et sur ce papier était inscrite la liste des 301 personnes qui ont été exterminées le 9 décembre 1977. En 1993, de retour en France, la partie civile a reçu une lettre de la Croix-Rouge internationale confirmant qu’Ouk Ket avait été incarcéré à Tuol Sleng du 15 juin au 9 décembre 1977, dans la cellule numéro 23, chambre 2, bâtiment C.16 Elle est retournée plusieurs fois seule au Cambodge, à ses frais, pour photographier cette cellule et recueillir des preuves et des informations et, à la suite de la création des CETC, elle a décidé de se constituer partie civile « pour rendre à Ket sa dignité qui a été bafouée au S-21 ».17 La Chambre de première instance s'est appuyée sur le témoignage de Martine Lefeuvre comme étant révélateur des « conséquences désastreuses des crimes de l'accusé sur les familles de ces détenus ».18
Déclaration de préjudice
Martine Lefeuvre a décrit le préjudice qu’elle a subi de la manière suivante : " C'est là un assassinat inexcusable. Depuis 32 ans, l'absence de Ket nous est insupportable. C'est un manque permanent. Mes enfants ont grandi sans la présence de leur père, une présence bienveillante, une présence protectrice, sans son affection, sans le cadre paternel, c'est-à-dire tout ce qui structure un enfant. La souffrance de Ket a été et est toujours notre souffrance, et loin de s'estomper avec le temps, je peux vous dire qu'elle est de plus en plus prégnante. C'est comme un écran géant qu'on aurait trop près du visage. À ce jour, nous n'avons toujours pas de corps, nous n'avons toujours pas de restitution de corps, nous n'avons pas eu de sépulture pour Ket. Je n'ai pas de papiers des autorités cambodgiennes, et le résultat pour moi, c'est une faillite humaine totale. Je suis donc venue devant ce Tribunal pour demander justice, justice de ce crime barbare, pour qu'on prenne enfin en considération la souffrance de Ket et de tous les autres Cambodgiens, qu'ils aient été à S-21 ou partout dans le pays, et qu'ils prennent aussi en considération notre souffrance des survivants. Je suis venue ici aussi devant vous afin de restaurer la dignité de Ket bafouée à S-21".19

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Témoignage
DateProcès-verbal d’audienceNuméro de transcription
lundi 17 août 2009E1/63E1/63.1
Documents pertinents
Titre du document en khmerTitre du document en anglaisTitre du document en françaisNuméro de document DDocument numéro E3
ទម្រង់បែបបទព័ត៌មានជនរងគ្រោះ LEFEUVRE MartineVictim Information Form of LEFEUVRE Martine Formulaire d’information sur la victime de LEFEUVRE Martine N/AE2/85
ឧបសម្ព័ន្ធ១៖ លិខិតឆ្លងដែនការទូត របស់ LEFEUVRE MartineAnnex 1: Diplomatic Passport of LEFEUVRE MartineAnnexe 1 : Passeport diplomatique de LEFEUVRE MartineN/AE2/85.1 et E2/89.3
ឧបសម្ព័ន្ធ៤៖ សំបុត្រអាពាហ៍​ពិពាហ៍ អ៊ុក កេត និង LEFEUVRE MartineAnnex 4: Marriage certificate of OUK Ket and LEFEUVRE MartineAnnexe 4 : Extrait de l’acte de Mariage d’OUK Ket et LEFEUVRE Martine N/AE2/85.4 et E2/89.4