SIN Oeng

Pseudonyme: 2-TCW-1069

Cas: Dossier n° 002/02

Catégorie: Témoin

Rappel des faits et rôle

Sin Oeng a été associé à Sao Phim, le secrétaire de la zone est (sa grand-mère décédée était la cousine de Sao Phim). D’avril 1975 à 1976, il a fait partie d’une unité mobile de la province de Svay Rieng, dans la zone est. Il a ensuite été formé aux règles militaires pendant quelques mois avant de devenir le garde personnel de Sao Phim. Il a témoigné devant la Chambre de première instance dans le dossier n° 002/02 sur les structures administratives avec le Vietnam et les purges internes dans la zone est.

Structures administratives de la zone est

Sin Oeng était très jeune lorsqu’il a été nommé garde de Sao Phim. Sin Oeng travaillait au bureau de défense/garde chargé de la protection de Sao Phim, un bureau dirigé par Prak Choeuk. Cette unité comprenait environ 60 hommes et femmes, jeunes et vieux. Choeuk était son supérieur hiérarchique direct et rendait compte directement à Sao Phim. L’armée de la zone est comptait cinq divisions. Sous le régime des Khmers rouges, Heng Samrin était le commandant de la division 4 basée à Memot. Le frère de Heng Samrin, un homme nommé Heng Samkai, était le chef de l’unité des messagers de la zone. Après 1979, il est devenu le gouverneur provincial de Svay Rieng. Chea Sim était le gouverneur du district de Ponhea Kraek. Sao Phim vivait avec sa famille à Tuol Samraong, à la jonction de deux districts - Kamchay Mea et Ponhea Kraek. Son épouse, Yeay Karou, était la chef du site agricole de la zone est. Le fils de Sao Phim était le président de l’hôpital P-2. Ruos Nhim était secrétaire de la zone nord-ouest. Il a rendu visite à Sao Phim à trois reprises dans la zone est, parfois accompagné de son petit-fils. L’une des filles de Sao Phim, Si, a épousé le fils de Ruos Nhim et est plus tard venue vivre avec son mari. Nuon Chea et Pol Pot venaient parfois visiter Sao Phim dans la zone est. Entre 1976 et début 1978, Sao Phim se rendait à Phnom Penh avec un ou plusieurs de ses gardes du corps deux fois par mois. À son arrivée à Phnom Penh, il s’arrêtait généralement à la pagode Ounalom et s’y reposait, puis poursuivait son voyage dans un véhicule qui venait le chercher.

Conflit armé avec le Vietnam et purges internes dans la zone est

En décembre 1977, les troupes vietnamiennes sont entrées sur le territoire cambodgien à une dizaine de kilomètres de Suong. Les affrontements entre les deux pays se sont produits alors que des arrestations avaient déjà lieu dans la zone est. Ke Pauk, secrétaire de la zone centrale, est venu dans la zone est lorsque les attaques contre le Vietnam ont commencé. Au départ, il n’y avait qu’un seul parti au Cambodge, le Parti communiste du Kampuchéa (« PCK »), qui comprenait toutes les zones. Plus tard, les forces du « Centre » et de la zone sud-ouest sont venues arrêter les habitants de la zone est, et des personnes ont été tuées de manière arbitraire. Pour Sin Oeng, il s’agit d’un coup d’État. Il ne sait pas qui est à l’origine des purges ni le motif des arrestations. Les habitants de la zone est n’étaient pas au courant du projet d’arrestation. Choeuk, en qui Sao Phim avait confiance et qui était son superviseur, a été arrêté au siège de la zone est le 26 mai 1978, la veille du départ de Sao Phim pour Phnom Penh. Des soldats ont été arrêtés alors qu’ils se battaient contre le Vietnam à l’époque. Les personnes qui travaillaient dans les ministères ou les bureaux de la zone ont été arrêtées. Tous les membres de la famille de Sao Phim ont été arrêtés et sont morts. Avant de partir pour Phnom Penh à la mi-1978, Sao Phim a rencontré Heng Samrin dans la ville de Prey Veng. Sao Phim a dit à Heng Samrin qu’il allait à Phnom Penh pour « régler des problèmes » et que s’il ne revenait pas dans une semaine, Heng Samrin devrait rassembler les soldats restants pour lutter contre Pol Pot. Sin Oeng a déclaré qu’il n’avait jamais entendu Sao Phim dire quoi que ce soit contre le parti ou sembler s’opposer aux projets du parti. Après la réunion, Sao Phim a poursuivi son voyage vers Phnom Penh avec Sin Oeng et neuf autres personnes. Arrivé à Akreiy Ksatr, de l’autre côté de la rivière, devant le palais royal, Sao Phim a envoyé à deux reprises des messages à Pol Pot, qui sont restés sans réponse. Sin Oeng a été séparé de Sao Phim lors d’une embuscade et a appris plus tard que Sao Phim s’était suicidé le 3 juin 1978.. Il a vu des tracts indiquant que Sao Phim était un traître et qu’il avait coopéré avec les « Yuons ». Ces tracts avaient été largués de l’avion à plusieurs endroits de la zone est. Il a entendu dire que le corps de Sao Phim avait été exhibé pour montrer que les accusations de trahison étaient fondées. Après le suicide de Sao Phim, Sin Oeng a été emprisonné dans la pagode de Kdei Rumduol, au nord de la ville de Svay Rieng, et libéré après l’arrivée des troupes vietnamiennes. La Chambre de première instance s’est appuyée sur le témoignage de Sin Oeng, ainsi que sur d’autres éléments de preuve, pour conclure que : i) Ruos Nhim et Sao Phim se rencontraient et avaient des liens familiaux, bien qu’il ne soit pas certain que Ruos Nhim travaillait activement contre les politiques du PCK en vigueur à l’époque ; ii) aucune preuve crédible n’a permis de conclure que Sao Phim entretenait des contacts avec le Vietnam afin de renverser Pol Pot, et ce n’est qu’en mai 1978, lorsqu’il devait être purgé, que Sao Phim a suggéré à ses troupes qu’elles devaient chercher de l’aide auprès du Vietnam et même à ce moment-là, Sao Phim a gardé la foi en Pol Pot ; iii) Sao Phim a entretenu une communication constante et des contacts fréquents avec les autres membres du Comité permanent jusqu’à son dernier voyage à Phnom Penh en mai 1978 et que les autres membres du Comité permanent lui ont fréquemment rendu visite dans la zone est ; iv) Ke Pauk est arrivé dans la zone est vers octobre 1977, rejoint par les forces de la zone centrale et de la zone sud-ouest et les forces du Centre du Parti, et ce sont ces forces qui ont procédé aux purges dans la zone est ; et v) Sao Phim a ordonné des attaques contre les Vietnamiens conformément aux ordres de Pol Pot alors que des purges étaient en cours dans la zone est.

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Témoignage
Date	Procès-verbal d’audience	Numéro de transcription
1er décembre 2016	E1/505	E1/505.1
5 décembre 2016	E1/506	E1/506.1

Documents pertinents
Titre du document en khmer	Titre du document en anglais	Titre du document en français	Numéro de document D	Document numéro E3
បទសម្ភាសន៍របស់មជ្ឈមណ្ឌលឯកសារកម្ពុជាជាមួយ ស៊ិន អ៊ឹង	DC-Cam interview with Sin Ung	Audition de Sin Ung par le DC-Cam	N/A	E3/10716