Section
d’appui aux
victimes
La Section d’appui aux victimes s’appelait initialement Unité des victimes. La Section est le principal point de contact entre les victimes (ou leurs représentants) et les CETC. Elle veille à ce que les victimes puissent se faire représenter devant la justice et fournit également aux avocats des parties civiles un appui juridique et administratif. C’est un espace au sein duquel tous les protagonistes impliqués dans les procédures (y compris les victimes, leurs avocats, les organisations intermédiaires et le personnel des CETC) peuvent se consulter au sujet de la représentation efficace des intérêts des victimes.
Les principes orientant les activités de la Section d’appui aux victimes sont les suivants :
Participation directe des victimes
La Section accompagne les victimes dans leur quête de justice et leurs demandes de réparation, en les aidant à se faire représenter par un avocat et à participer aux procédures judiciaires engagées devant les CETC.
Renforcement du pouvoir d’action des victimes
La Section soutient l’implication des victimes dans les processus de justice et de réconciliation, et communique aux victimes des informations leur permettant de prendre des décisions en connaissance de cause.
De véritables mesures de réparation et de réadaptation
La Section reconnaît l’importance des réparations pour les victimes d’atrocités commises à grande échelle. Elle aide les victimes à demander des réparations collectives et morales devant les CETC, pour reconnaître leurs souffrances et contribuer à leur rendre dignité et bien-être.
La Section d’appui aux victimes a été créée en application du Règlement intérieur des CETC pour exercer les fonctions suivantes1
Aider les victimes à porter plainte devant les CETC
Aider les victimes à présenter des demandes de constitution de partie civile
Réceptionner et examiner les demandes présentées par des avocats cambodgiens et étrangers pour représenter des victimes, des associations de victimes et des parties civiles devant les CETC
Tenir à jour une liste des avocats cambodgiens et étrangers inscrits à l’Ordre des avocats du Royaume du Cambodge
Fournir des informations de portée générale aux victimes et aux parties civiles
Organiser des activités de sensibilisation concernant les victimes
Adopter et appliquer des règlements administratifs spécifiant les critères d’accréditation et de désignation des avocats représentant les victimes et les parties civiles
S’attacher, en coopération avec les parties prenantes, à définir, concevoir puis mettre en œuvre les projets relatifs aux réparations et aux mesures non judiciaires.
Droits des victimes
Qui sont les victimes ?
Devant les CETC, une victime est toute personne ayant subi un préjudice corporel, matériel ou moral résultant directement des crimes qui ont été commis au Cambodge entre le 17 avril 1975 et le 6 janvier 1979 et qui relèvent de la compétence des Chambres extraordinaires.
Peuvent par exemple être considérées comme des victimes : toute personne qui a été emprisonnée ou torturée, ou qui a souffert suite à l’imposition d’un régime de famine ; toute personne qui a été contrainte à quitter sa maison ou mise au travail contre son gré ; toute personne dont un parent, un grand-parent ou un autre membre de la famille a été exécuté, enlevé, emprisonné ou torturé ; toute personne qui a perdu sa maison, sa rizière, ses animaux ou d’autres biens.
Comment les victimes participent-elles aux procédures engagées devant les CETC?
La participation des victimes peut prendre trois formes différentes :
En tant que plaignants
Les victimes déposent plainte auprès des co-procureurs ou des co-juges d’instruction, la Section d’appui aux victimes les aidant à compléter le « formulaire d’information relatif à la victime ». Les plaignants fournissent des informations concernant les crimes allégués imputés aux Khmers rouges et peuvent apporter une contribution aux enquêtes ; ils peuvent ainsi être interrogés par le Bureau des co-procureurs ou par le Bureau des co-juges d’instruction. Les plaignants ne sont pas des parties à la procédure judiciaire et ne sont pas habilités à demander des réparations. Ils peuvent toutefois être amenés à être entendus en qualité de témoin.
Au total, la Section d’appui aux victimes a aidé
4,208
plaignants à déposer un formulaire d’information.
En tant que parties
civiles
Les victimes qui ont déposé plainte auprès des co-procureurs ou des co-juges d’instruction peuvent demander à devenir parties à la procédure judiciaire. Il s’agit là d’un droit accordé à toutes les victimes aux termes du droit cambodgien et du Règlement intérieur des CETC. Les parties civiles peuvent jouer un rôle actif dans la procédure, y compris en introduisant des recours contre les accusés. Les parties civiles sont habilitées à demander des réparations collectives et morales lorsqu’un accusé est déclaré coupable.
En tant que témoins
Les témoins incluent les victimes pouvant livrer des informations factuelles ou de première main concernant les crimes jugés devant les CETC, sans avoir nécessairement déposé plainte auprès des co-procureurs ou des co-juges d’instruction. Les témoins peuvent être cités à comparaître par la Chambre de première instance ou par la Chambre de la Cour suprême pour être entendus à l’audience.
Associations de victimes
Une association de victimes est un groupe de victimes organisant collectivement leur action civile. Ces associations :
Apportent une assistance aux parties civiles mais ne sont pas elles-mêmes parties à la procédure
Reçoivent le soutien de la Section d’appui aux victimes
- Peuvent déposer plainte au nom de leurs membres2
- Reçoivent convocations et notifications relatives à leurs membres3
Deux associations de victimes ont été reconnues par les CETC.