Case 002 Witnesses, experts and Civil Parties

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Mme Antonya Tioulong

Mme Antonya Tioulong était une partie civile dans l'Affaire 001 après avoir souffert de la disparition et de l'exécution de sa sœur Tioulong Raingsy et de son beau-frère Kimari Lim. Elle a témoigné au nom de sa famille.

Sa mère Measketh Samphotre, sa sœur Tioulong-Rohmer Neva, sa nièce Kimari Nevinka, et son neveu Kimari Visaka ont tous participés aux audiences comme parties civiles. Ils étaient en exil en France lorsqu'ils ont reçu la dernière lettre de Raingsy et Lim datée au 28 Mars 1975. Raingsy et Lim avaient prévu de se réunir avec leur famille et leurs enfants en France durant l'été de 1975. Mais tout a changé quand les Khmers rouges se sont emparés de Phnom Penh. Raingsy et son mari Lim ont été évacués et en Novembre 1975, tous deux ont été arrêtés et détenus à S-21. Ils ont été exécutés en Avril et Mai 1976 respectivement. En tant que partie civile, Antonya Tioulong à dit à la Chambre de première instance que c'était seulement en 1979 que sa famille découvrit le destin de sa sœur et de son beau-frère, malgré leurs nombreux efforts de les localiser.

Elle a décrit la souffrance de sa famille et a rejeté les excuses de l'Accusé, disant que sa famille ne le pardonnerait jamais.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 18 août 2009
Mme Ouk Neary

Mme Ouk Neary était une partie civile dans l'Affaire 001 après avoir souffert de la perte de son père M. Ouk Ket.

Elle est la fille de la partie civile Martine Lefeuvre, qui a également témoigné dans l'Affaire 001. En 1977, alors qu'il servait en tant que Troisième secrétaire à l'ambassade du Cambodge au Sénégal, M. Ouk Ket a reçu une demande de retourner à Phnom Penh par le ministère des Affaires étrangères du Cambodge. Il décida d’exécuter la demande et retourna à Phnom Penh le 11 Juin 1977. Le 15 Juin 1977, il était arrêté et détenu à S-21 jusqu'à son exécution le 9 Décembre 1977. Ouk Neary connaissait à peine son père, vu qu'elle était seulement deux ans quand il a quitté pour le Cambodge. Toutefois, elle a relaté à la Chambre de première instance la souffrance qu'elle a enduré pas seulement en raison de son absence, mais aussi en raison du fait qu'il avait été torturé et exécuté dans des circonstances terribles à S-21.

Elle a décrit sa première visite au musée du génocide de Tuol Sleng en 1991 quand elle avait 16 ans comme «le plus terrible choc de [sa] vie».

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 17 août 2009
M. Robert Hamill

Robert Hamill était une partie civile dans l'Affaire 001 après avoir souffert de la perte de son frère Kerry Hamill, qui avait été détenu et tué à S-21.

Kerry Hamill, 26 ans, était en voyage de voile quand son bateau a dérivé dans les eaux Cambodgiennes. Après être assaillit de balles par un bateau Cambodgien, il est capturé avec un John Dewhurst et amené à S-21, où il est interrogé et puis tué. En tant que partie civile, Robert Hamill a décrit à la Chambre de première instance comment sa famille avait été détruite par l'incertitude entourant le sort de son frère. Sa famille avait reçu une dernière lettre de Kerry depuis le Singapour en Juillet 1978. Après 16 mois sans nouvelles de lui, sa famille a appris par un journal local que Kerry Hamill avait été capturé, torturé et assassiné par le régime des Khmers rouges. Lors de son témoignage, Robert Hamill a exprimé la douleur et les souffrances immenses que lui même ainsi que chacun des membres de sa famille ont endurés à la suite de la mort Kerry. Il a raconté comment huit mois après avoir appris la mort de Kerry, Robert, un des frères de Kerry et avec qui il était très proche s’était jeté d'une falaise. Robert

Hamill a posé six questions à l'Accusé concernant la date et les détails de la mort de son frère et de John Dewhurst. Il voulait également savoir si l'Accusé avait des idées concrètes concernant la façon dont il pourrait aider les victimes de S-21.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 17 août 2009
Mme Martine Lefeuvre

Mme Martine Lefeuvre était partie civile dans l'affaire 001, après avoir souffert de la perte de son mari M. Ouk Ket. En 1977, alors qu'il servait en tant que Troisième secrétaire à l'ambassade du Cambodge au Sénégal, M. Ouk Ket a reçu une demande de retourner à Phnom Penh par le ministère des Affaires étrangères du Cambodge.

Il décida d’exécuter la demande et retourna à Phnom Penh le 11 Juin 1977. Le 15 Juin 1977, il était arrêté et détenu à S-21 jusqu'à son exécution le 9 Décembre 1977. Dans son témoignage, Mme Lefeuvre a relaté à la Chambre de première instance sa recherche de son mari dès Septembre 1977. Ce fut seulement en 1979, alors qu'elle visitait un camp de réfugiés à la frontière Thaïlando-Cambodgienne, qu'elle appris qu'il avait été tué à Tuol Sleng. En 1991, elle est retournée au Cambodge avec ses deux enfants pour trouver des archives le concernant à Tuol Sleng.

Martine Lefeuvre décrit sa souffrance, ainsi que la celle de ses enfants, due à l'absence de son mari, en faisant valoir que cette souffrance devenu plus intense au fil du temps. Ouk Neary, la fille de Mme Lefeuvre a également participé en tant que partie civile à la procédure et a témoigné le même jour que sa mère. 

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 17 août 2009
Mme BOU Thon

Mme Bou Thon a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-24.

Elle vivait à Phnom Penh avec son mari Phok Horn et leurs enfants lorsque les Khmers rouges ont pris le contrôle de la ville. Ils furent transférés à Phnom Penh Thmei. Son mari avait été "introduit à la révolution" par Kuy Thuon, le chef de la Zone Nord. Ensuite M. Phok Horn avait été affecté à au Ministère de l'Énergie comme chauffeur pour un camion-citerne de carburant, tandis que Bou Thon a travaillé comme cuisinière. Trois de ses enfants qui travaillaient dans une unité de travail mobile ne sont jamais revenus. En 1977, son mari est arrêté et a disparu. Elle a appris plus tard qu'il avait été transféré à S-21 et il avait été tué. Puis, elle fut transférée avec son bébé dans le village d'Anlong Kong, une composante de S-24.

En tant que témoin, Mme Bou Thon a décrit les conditions de détention à S-24. Elle n'était pas libre de parler à d'autres personnes et avait excessivement peur de se plaindre des conditions de détention telles que l'adéquation de la nourriture ou les soins de santé. Bien que les prisonniers cultivaient du riz et des légumes en abondance, ils n'étaient pas autorisés à en manger. Elle était obligée de travailler durant de longues heures et était enfermée toute la nuit. Elle a décrit ses conditions de détention comme étant "comme une prison sans murs". Mme Bou Thon a également témoigné des mauvais traitements qu'elle y a enduré. Elle a été battue, prouvé par des cicatrices sur son visage, et se sentait "déshumanisée parce que ma vie était dans leurs mains et ils pouvaient décider de me tuer a tout moment si ils voulaient le faire".

Mme Bou Thon a déclaré à la Chambre de première instance qu'elle était venue témoigner dans le but d'obtenir de la justice pour son mari et ses enfants. Elle a décrit comment il était difficile pour elle d'avancer et oublier.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 12 août 2009
M. SAOM Met

M. Saom Met a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

Saom Met rejoint la révolution Khmer Rouge au début de 1973, d'abord comme un membre de la milice, puis en tant que soldat. Après la victoire des Khmers rouges, il reçu une formation de huit mois afin de devenir messager. Il travaillât d'abord comme un gardien de la prison générale de Dam Pheng avant d'être envoyé à S-21 en 1977. Là-bas, il était l'un des vingt gardes de l'unité de garde de la prison spéciale sous la supervision de Him Huy, Sry, et Chamroeun. Vers la fin de 1978, peu après que son frère soit arrêté et envoyé à S-21, Saom Met a été transféré à S-24 sans savoir si ou non il était considéré comme un détenu. Là-bas, il a construit des digues et des canaux.

En tant que témoin, M. Saom Met a déclaré à la Chambre de première instance que des cadres supérieurs, éléments de secteur ou de zone cadres, et commandants de régiments étaient emprisonnes dans cette prison spéciale. Les quelque 100 prisonniers étaient enchaînés et détenus dans des cellules séparées, chacune gardée individuellement. Après 20 à 30 jours d'interrogatoire, ils étaient enlevés pour ne jamais revenir. M. Saom Met a ete témoin de visites de l'Accusé à plusieurs reprises. Il a également dit à la Chambre qu'une fois, il avait vu l'Accusé battant un prisonnier sur le dos avec un bâton. Il a décrit les méthodes d'interrogatoire dont il a été témoin. Saom Met a raconté que les gardes étaient terrifiés lorsqu'ils assistaient a de telles méthodes de torture infligées aux détenus. Ces gardes vivaient dans une peur constante d'être arrêtés et exécutés et ne faisaient confiance à personne.

Saom Met a déclaré à la Chambre de première instance qu'il était pas heureux avec son travail comme un garde de S-21 parce que les gens étaient arrêtés et tués. Cependant, il ne pouvait pas afficher ses émotions de peur de sa propre d'arrestation.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 11 août 2009, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002 - 10 août 2009
M. CHUUN Phal

M. Chhun Phal a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

M. Chhun Phal a rejoint le mouvement des Khmers rouges après le 17 Avril 1975. Il avait été appelé à participer à un entraînement militaire à Ta Khmau avant d'être affecté à S-24 à l'âge de 15 et de travailler dans les champs de riz et de creuser des canaux. Du début de 1976 à la fin de 1978, Chhun Phal était gardien du bâtiment numéro 2 de S-21. Ses ordres étaient de garder les prisonniers et leur interdire de s’échapper ou de se suicider.  

En tant que témoin, M. Chhun Phal a décrit les conditions de détention dans le bâtiment de S-21 qu'il gardait ainsi que les conditions de travail en tant que garde de S-21. Il se souvient d'avoir vu des prisonniers de guerre Vietnamiens, ainsi que des prisonnières et des prisonniers étrangers. Il a dit à la Chambre de première instance qu'il ne savait pas que l'Accusé était le directeur de S-21 et qu'il ne l'avait jamais vu là-bas. Il décrit avoir été envoyé à faire de l'agriculture à Choeung Ek et une fois creuser des fosses et enterrer les cadavres.

Un avocat assisté M. Chhun Phal au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait.

TRANSCRIPTION - PROCÈS DUCH (Journée d’audience n° 56)
Professor David Chandler

David Chandler est professeur émérite à l'Université Monash et titulaire de diplômes des universités de Harvard, Yale et du Michigan.

Il est l'auteur d'un certain nombre de livres relatifs à la période du Kampuchea démocratique et à S-21 et a été appelé en tant qu'expert dans l'affaire 001. Contrairement à cette affaire, où le professeur Chandler a longuement témoigné concernant les opérations quotidiennes de S-21, son témoignage dans l'affaire 002/01 a plutôt été recherché principalement pour une analyse des politiques qui ont établi S-21 et l'objectif général et la fonction des centres de sécurité (et S-21 en particulier) au Kampuchea démocratique.

កំណត់ហេតុជាលាយលក្ខណ៏អក្សរ នៃកិច្ចដំណើការនីតិវិធី ជំនុំជម្រះក្ដី ”ឌុច” ( សវនាការលើអង្គសេចក្ដីលើកទី៥៥ )
CHEAM Soeur

Cheam Soeur a été appelé comme témoin pour témoigner sur le fonctionnement de S-21.

Chiem Suor a été contraint de rejoindre l'armée khmère rouge en 1973 pour travailler dans une milice locale à l'âge de 12 ans. En 1975, il a été envoyé à l'entraînement militaire à Preaek Hour, Ta Khmau, avant d'être affecté à travailler comme garde extérieur à S-21 sous la supervision de Hong et plus tard Peng. En tant que témoin, Chiem Suor a décrit les conditions de travail en tant que gardien à S-21. Il travaillait 12 heures par nuit et devait assister à des réunions d'autocritique tous les trois ou sept jours. Pendant qu'il était de garde, Chiem Suor s'est souvenu avoir entendu des véhicules entrer dans S-21 une fois tous les trois ou quatre jours et également entendu les cris des détenus qui ont été torturés. Il a raconté un incident lorsqu'il a vu un prisonnier étranger être brûlé vif avec des pneus de voiture dans l'enceinte de S-21. Chiem Suor a déclaré à la Chambre de première instance qu'il avait eu peur lorsqu'il était gardien à S-21 : « J'avais peur parce que je ne savais pas si je faisais des erreurs. J'avais peur d'être arrêté comme les autres ». Chiem Suor avait appris que son superviseur Hong avait été arrêté et emprisonné à S-21. Il a identifié Duch comme « le grand patron, supervisant ou administrant toutes les unités à S-21 », et l'a vu à S-21 alors qu'il y travaillait comme garde.

Un avocat a aidé Chiem Suor au cas où un problème d'auto-incrimination se poserait.

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 001 - 05 août 2009
M. SEK Dan

M. Sek Dan a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

A l'age de 11 ans, Sek Dan a été enrôlé par les Khmers rouges milices et envoyé à l'école technique de Prek Thnaot à Phnom Penh pour trois mois de formation. Après avoir travaillé dans une unité d'enfants à construire des digues aux alentours de Phnom Penh, Sek Dan a été envoyé à S-21 où il est resté jusqu'à ce que les Vietnamiens saisissent Phnom Penh en Janvier 1979. Là-bas, il a été assigné à travailler en tant que médecin d'enfants avec trois autres dans le Bâtiment 3 sous la supervision de Pao et Yeun.

En tant que témoin, Sek Dan décrit la situation médicale des détenus à l'issue des séances d'interrogation: ils étaient blessés, leurs doigts ou orteils étaient absents, et ils avaient des lésions sur les oreilles. Les médicaments distribués aux détenus étaient principalement composés de "pellets de lapin", qui n’étaient produits qu'après 1975. Il a rappelé avoir entendu des cris dans la nuit et a témoigné de la disparition de prisonniers. Certains détenus sont morts à cause de maladies et de lui et les autres médecins ont du les enterrer près de l'enceinte de S-21. Sek Dan a dit à la Chambre de première instance qu'il était extrêmement inquiet à l'époque que lui-même serait enlevé et tués. Son superviseur Pao avait été arrêté pour avoir prétendument tué un détenu. Suite à cela, Sek Dan rapporta que son deuxième superviseur Yeun s'était pendu par peur d'être arrêté.

Un avocat a assisté M. Sek Dan au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 03 août 2009
M. LACH Mean

M. Lach Mean a été à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

Lach Mean avait été recruté comme membre de la milice des Khmers rouges en 1974 avant d'en devenir un soldat. En 1975, il est envoyé en formation à l'école technique militaire de Ta Khmau. Il est ensuite affecté à travailler comme gardien de la prison de Ta Khmau et plus tard la prison de Dam Pheng à Phnom Penh. Lorsque cette prison a été relocalisée à S-21, il y travaillât comme garde et dactylographe. À la fin de 1978, il est transféré à l'unité d'interrogatoires où il a reçoit une formation sous la supervision de Kak.

En tant que témoin, M. Lach Mean a décrit les conditions de travail à S-21, précisant que le personnel de S-21 disparaissait sur une base régulière. Il a décrit les conditions de détention ainsi que les séances d'interrogations qui visaient à extraire des informations des prisonniers et identifier leurs réseaux. Sa formation en interrogateur consistait à observer son superviseur alors que celui-ci interrogeait les détenus. Il a dit à la Chambre de première instance qu'il avait seulement interrogé les détenus ordinaires et qu'il  n'était pas autorisé à infliger a les torturer. Il a reconnu devant la Chambre qu'il avait personnellement interrogé seulement trois à quatre détenus. Il a témoigné sur les méthodes de torture utilisées à S-21, telles que l'utilisation des bâtons de goyavier pour fouetter les prisonniers et les électrochocs à leurs oreilles. En tant qu'interrogateur à S-21, il s'est rappelé rencontrer l'Accusé sur une base quotidienne.

Un avocat a assisté M. Chiem Suor au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 03 août 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 03 août 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 04 août 2009
M. SUOS Thy

M. Suos Thy a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

M. Suos Thy a rejoint l'armée des Khmers rouges a la fin de 1971 suite à un appel du Prince Sihanouk. À la fin de 1975, Hor lui demanda de rejoindre le personnel de la prison de la PJ et de prendre soin des dossiers personels prisoners. Lorsque la prison a été transférée à S-21, Suos Thy a été affecté à l'unité des gardes. Il était en charge des listes de détenus et a travaillé à S-21 jusqu'à ce que l'armée Vietnamienne entre à Phnom Penh.

En tant que témoin, Suos Thy décrit la structure de S-21. Il a dit à la Chambre de première instance qu'il y avait trois branches à S-21: S-21A ou "l'unité d'interrogation", S-21B ou la "Garde soviétique", et S-21D ou S-24. Il a parlé du traitement des prisonniers entrants et sortants ainsi que des procédures différentes pour les enfants, les prisonniers amenés en masse, et l'ancien personnel de S-21 détenus à S-21. Suos Thy était en charge de la mise à jour des listes et de l'enregistrement des décès des prisonniers pour cause de maladie ou de famine ainsi que des listes de prisonniers "à être fracassé". Il se souvient avoir vu des listes de prisonniers demandés par l'unité médicale pour "transfusion sanguine"; tous étaient morts.

Suos Thy a dit à la Chambre de première instance qu'il avait clairement identifié Duch comme le Directeur de S-21; cependant, il n'a pas été en contact avec lui directement. Les ordres lui étaient relayés par Hor. Il a dit comment il détestait son travail à S-21, au cours duquel il "avait constamment peur"". Aujourd'hui, il a dit qu'il avait des remords et de la pitié envers les prisonniers arrêtés et tués à S-21.

Un avocat a assisté M. Suos Thy au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 27 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 28 juillet 2009
M. KOK Sros

M. Kok Sros a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

Kok Sros rejoint la révolution Khmer Rouge en tant que combattant à la fin de 1973. Après le 17 Avril 1975, il travaillât en tant que garde a la prison Ta Khmau, aussi connue comme l'hôpital psychiatrique. Vers la fin de 1975, il est affecté à S-21, encore une fois en tant que garde. Environ une quinzaine de jours avant que l'armée Vietnamienne n'entre à Phnom Penh, Kok Sros est pour travailler dans les champs de riz au sud de S-24.

En tant que témoin, Kok Sros a identifié Duch comme le directeur de S-21 et a dit qu'il était  appelé "Ta Duch" ou grand-père Duch à ce moment

Il décrit les conditions de détention à S-21, en disant qu'aucun détenu n’était autorisé à quitter S-21 vivant. Il s'est rappelé des cris des prisonniers pendant les interrogatoires. Il a raconté comment prisonniers lui demandaient ainsi qu'a d'autres gardes les raisons de leurs arrestations et détentions à S-21, en déclarant: "Je leur ai juste dit que je ne savais rien. C’était l'Angkar qui les avait arrêtés et les avait envoyés ici et je ne suis qu'en charge de patrouiller l'emplacement ". Kok Sros a également décrit son travail comme garde à S-21, relatant l'arrestation de deux membres de son groupe. Il a dit à la Chambre de première instance que la souffrance du personnel de "énorme". "Chacun de nous souffert et nous n'avions pas le choix, nous ne pouvions pas échapper, et nous devions travailler." Dans son équipe, seulement deux des gardes ont survécu.

Un avocat a assisté M. Kok Sros au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 22 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 27 juillet 2009
M. PRAK Khan

M. Prak Khan a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

M. Prak Khan a rejoint les Khmers rouges en 1972. Il travaillait dans une unité agricole avant d'être transféré à la Division 703. Après avoir participé à la prise de Phnom Penh, il est affecté à travailler dans les champs de riz de S-24. Entre la fin de 1975 et le début de 1976, il est envoyé à S-21 pour travailler comme garde. Vers la fin de 1976, Prak Khan est assigné à travailler comme un interrogateur dans le groupe des soi-disant "mâcheurs".

En tant que témoin, M. Prak Khan a témoigné sur les interrogatoires à S-21. Il a confirmé qu'il y avait trois groupes d'interrogateurs: le goupe "froid", le groupe "chaud", et le "groupe à mâcher". Ils 'etaient explicitement ordonnees par l'Accusé de torturer les détenus sans causer leur mort. Prak Khan a également déclaré que la torture ne pouvait être infligée que si Duch l'avait ordonné. Il a décrit la formation qu'il a reçue comme un interrogateur pendant les sessions d'étude fréquentes dans "l'école politique Duch". L'accusé enseignait des techniques de torture et la ligne politique du Parti communiste du Kampuchéa. Toutefois, M. Prak Khan a dit à la Chambre de première instance qu'il "n'avait pas pris part à la torture". Il a également parlee de la pratique de prélèvement de sang à S-21, dont il a affirmé avoir été personnellement témoin. Il a décrit l'Accusé comme une "personne studieuse, enthousiaste dans son travail" et toujours méticuleux.

Un avocat a assisté M. Prak Khan au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait. Les juges ont souligné plusieurs contradictions entre ses déclarations antérieures et son témoignage.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 21 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 22 juillet 2009
M. HIM Huy

M. Him Huy a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

Un soldat khmer rouge depuis 1972 ou de 1973, M. Him Huy a commencé à travailler à S-21 en tant que garde à la fin de 1976. Il rejoint ensuite l'unité spéciale opérant sous l'unité de défense et était responsable de l'arrestation et du transfert des détenus. En raison de l'intensification des purges internes à S-21, il est promu chef adjoint de l'unité spéciale en charge des questions de sécurité à S-21 en 1977. Il affirme qu'il fut transféré à construire des digues dans les rizières à Prey Sar 1978.

En tant que témoin, M. Him Huy s principalement témoigné sur la procédure des arrestations à S-21 y compris l'arrestation du personnel de S-21, les conditions de détention et les exécutions de prisonniers de S-21. Il a dit à la Chambre de première instance qu'il était en charge du transport des détenus à Choeung Ek où les exécutions avaient lieu début en 1977, mais qu'il n'avait lui-même exécuté qu'un seul prisonnier.

Him Huy a également abordé le rôle de l'Accusé à S-21. Il a déclaré que "Duch était le seul à donner des ordres" à S-21, et qu'il avait peur de lui. "Franchement, quand je le vois, cela me rappelle du temps où je travaillais avec lui. Je n'osais point le regarder et même maintenant, j'ai peur de lui. " Il a raconté comment le personnel de S-21 avait été "alerté" une fois que les purges internes de la prison avaient commencées.

Un avocat a assisté M. Him Huy au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait. Cependant, Him Huy n'a pas invoqué son droit de silence.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 16 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 20 juillet 2009, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 001 – 15 juillet 2009, Transcript of hearing on the substance in Case 002/02 – 04 May 2015
M. MAM Nai

M. Mam Nai a été appelé à témoigner sur les M-13 et le fonctionnement de S-21. Il était l'ancien chef de l'unité d'interrogation à S-21.

M. Mam Nai, un directeur d'école et enseignant de profession, a été arrêté par le gouvernement de Sihanouk avant 1970 pour association avec les Khmers rouges. Il est détenu pendant deux ans dans la même cellule que l'Accusé. Après sa libération, Mam Nai rejoint le Parti Communiste du Kampuchéa en 1973. Il rejoint M-13 deux ans après sa création. Il a dit à la Chambre de première instance qu'à M-13, il était affecté à planter les pommes de terre et d'interroger les détenus "moins importants". Il s'est rappelé avoir été formé comme un interrogateur en observant le déroulement des interrogatoires par l'Accusé. À S-21, il décrit son rôle comme étant celui d'un "interrogateur simple et clair", chargé principalement de l'interrogation des "cadres de seconde classe". Il a soutenu qu'il évitait délibérément de recourir à la torture pendant ses interrogatoires. Il a déclaré à la Chambre que sa survie était uniquement dûe au fait qu'il est resté "sourd et aveugle" à tout, sauf son travail. Lorsqu'il a été interrogé sur la structure de S-21 ou sa composition, il a invoqué sa mémoire défaillante et son rôle prétendument sans importance à S-21 pour expliquer son manque de connaissances.

Un avocat a assisté M. Mam Nai au cas où un problème d'auto-incrimination surgirait. Mam Nai lui-même, à plusieurs reprises a invoqué son droit contre l'auto-incrimination au cours de son témoignage, notamment lorsqu'il était confrontés aux contradictions entre ses déclarations aux co-juges d'instruction et son témoignage devant la Chambre de première instance.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 13 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 14 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 15 juillet 2009
Mme Nam Mon

Mme Nam Mon a déposé une candidature de partie civile sur la base de sa détention à S-21 et à S-24, ainsi que pour ses parents et ses frères qui ont été détenus et exécutés à S-21.

Mme Nam Mon a déclaré à la Chambre de première instance que ses deux parents ont rejoint la révolution des Khmers rouges au début. Elle-meme rejoint la révolution en tant que membre du personnel médical de S-21 à 15 ans à la mi-1975. Après l'arrestation et l'exécution de deux de ses oncles, son père, qu'elle décrit comme chef de la logistique à Phnom Penh, est arrêté en 1977 et exécuté à S-21. Un de ses deux frères aînés, qui étaient gardes S-21 avait reçu l'ordre de l'exécuter. Peu de temps après, sa mère, son frère cadet, et plus tard ses deux frères aînés, qui travaillaient comme gardes de S-21, sont arrêtés et exécutés. Mme Nam Mon a été elle-même arrêtée en début de 1978. Après trois mois, elle est transférée à S-24, où elle est assignée à creuser des fosses pour enterrer les enfants morts. Elle a dit à la Chambre que de là, elle a été envoyée à un autre centre de détention. Alors qu'elle était entrain d'etre transferée pour être tuée, les troupes Vietnamiennes sont arrivérs et elle a pu échapper et survivre. La Chambre de Premiere Instance a demandé a Mme Nam Mon de décrire les centres de détention, les conditions de détention à S-21 et à S-24, ainsi que de raconter son travail en tant que médecin à S-21.

L'avocat pour parties civiles avait informé la Chambre de première instance que son témoignage a représenté la première fois qu'elle avait révélé son expérience sous les Khmers rouges, même à sa famille.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 09 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 13 juillet 2009
Mme CHIN Met

Chin Met a déposé sa candidature de partie civile sur la base de son internement à S-24 et au nom de ses collègues de la division 450 qui sont morts sous le régime des Khmers rouges.

Chin Met a déclaré à la Chambre de Première Instance comment elle a été recrutée de force par l'armée des Khmers rouges lorsqu'elle était adolescente. En 1976, elle a été affectée à la culture du riz avant d'être transférée dans une usine de caoutchouc au milieu ou à la fin de 1977. Dans son témoignage, Chin Met a raconté son arrestation en Novembre 1977 à l'âge de 19. Elle fut transférée à un centre de détention qu'elle ne peut pas identifier comme elle avait les yeux bandés durant le déplacement. Là, elle fut internée pendant 15 jours et a été interrogée et torturée trois fois. Elle a ensuite été transférée à S-24 pour une rééducation. Elle a décrit les conditions extrêmement dures de travail forcé, de malnutrition, et le besoin constant d'atteindre les objectifs de travail.

Elle a parlé de son désespoir, qui l'a amenée à tenter de se suicider. Elle a rappelé sa peur et l'épuisement constant, qui l'ont laissé avec des problèmes émotionnels et des cicatrices physiques.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 08 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 09 juillet 2009
M. Khan Phaok

M. Khan Phaok a déposé une candidature de partie civile sur la base de la disparition et de la mort de son cousin et de sa femme, ainsi que sur la base de sa propre arrestation et de détention.

M. Khan Phaok a parlé à la Chambre de première instance de sa propre arrestation à Tuol Kork en 1978. Il avait rejoint les Khmers rouges en 1971 à 15 ans. Il fut transféré, les yeux bandés, dans un centre de détention qu'il croit qui était S-21. Là-bas, il a été interrogé et torturé à deux reprises. Après trois à quatre mois de détention, le 6 Janvier 1979, il est emmené à un camp de meutre. Pres de la fosse ou il devait etre tué, M. Khan Phaok a évité le coup visant son cou. Il a été frappé dans les côtes et est tombé inconscient dans la fosse. Plus tard, il était en mesure de sortir de la fosse, atteindre le fleuve, et se transporter sur une planche de bois vers le pont Chroy Changvar où il a été secouru.

Son cousin Chhoeung Phoam alias Tin Neth travaillait au Bataillon 317, une unité disciplinaire. Il a été arrêté le 3 Novembre 1977 et exécuté le 7 Novembre 1977 à S-21. Khan Phaok a pu trouver des documents sur son cousin dans les archives de Tuol Sleng.

La femme de M. Khan Phaok, Mme Pin Lin alias Pin Leab travaillait dans une unité de couture, Division 310. Elle a été arrêtée au début de 1978 enceinte d'un mois. Khan Phaok croit qu'elle a été envoyée à S-21 ou à S-24, mais n'a pas été en mesure de trouver des preuves.

Transcription de l'instance Procès "DUCH" - 07 juillet 2009, Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 08 juillet 2009
M. Chan Lay

M. Chan Lay a déposé une candidature de partie civile sur la base de sa détention à S-21.

M. Chan Lay rejoint les forces révolutionnaires avant 1975. Après avoir été blessé sur le champ de bataille, il est affecté à travailler comme un messager au port du Kilomètre 6. En 1976, il est arrêté et accusé d'avoir participé a un vol de riz pour l'ennemi. M. Chan Lay a raconté comment il a entendu des gardes au centre de détention en parler comme «l'école de Tuol Sleng". Là-bas, il est interrogé et sévèrement battu à deux reprises au point de perdre conscience. Il a dit à la Chambre de première instance qu'il souffre toujours des conséquences de ces séances d'interrogatoire, notamment d'une incapacité à entendre avec l'oreille gauche. Après environ trois mois de détention, M. Chan Lay a été libéré et envoyé dans une section de rééducation. Après une année là-bas, il est renvoyé au Port du l'Kilomètre 6 et assigné à cultiver du riz et des légumes.

M. Chan Lay a été demandé par la Chambre de première instance de témoigner sur les conditions de détention, les centres de détention, et les séances d'interrogatoire.

Il a déclaré à la Chambre de première instance que depuis sa détention en 1976, il n'avait jamais parlé de son expérience et de la souffrance.

Transcription de l'instance Procès "DUCH" - 07 juillet 2009
M. Ly Hor

M. Ly Hor a déposé une candidature de partie civile sur la base de sa détention à S-21 et S-24.

M. Ly Hor rejoint l'armée des Khmers rouges comme un combattant en Août 1972. En 1975, il a déserté le Régiment 115 et rejoint l'unité d'élevage de son village natal pour travailler dans une fonderie de fer et en tant que potier. M. Ly Hor a témoigné devant la Chambre de première instance de son arrestation au début de 1976 pour avoir tenté de voler de la nourriture parce qu'il avait faim. Il a d'abord été détenu et torturé dans le Bureau 15 de la Section 25. Vers la fin de 1976, il est envoyé à la prison de hôpital psychiatrique de Ta Khmau où il est interrogé et torturé pendant un mois environ. Il est ensuite envoyé à ce qu'il croit était S-21. Il y a est détenu pendant plus d'un mois avant d'être transféré à S-24 et affecté à creuser des canaux. M. Ly Hor a raconté comment il s'était échappé de S-24 dans la nuit, avait nagé à travers la rivière Prekhor, et était retourné dans son district natal Koh Thom où il est resté jusqu'à la chute du Kampuchea Démocratique.

M. Ly Hor a été demandé par la Chambre de première instance de témoigner largement sur les conditions de détention qu'il a vécu et des structures où il a été détenu.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 06 juillet 2009
M. NORNG Chanphal

M. Norng Chanphal a été appelé à témoigner sur le fonctionnement de S-21. Après que les Khmers Rouges aient pris le pouvoir en 1975, Norng Chanphal vivait avec ses parents dans une coopérative de Kampong Speu. Son père, un cadre khmer rouge, travaillait comme un ouvrier de chemin de fer alors que sa mère était une fermiere. Son père les quitta après avoir reçu une lettre lui demandant de travailler à Phnom Penh. Sa mère l'a attendu jusqu'à ce que quelques mois plus tard elle-même, ainsi que Norng Chanphal, alors âgé de 9 ans, et son petit frère, ont tous été ammenés à Phnom Penh. Ils ont dit qu'ils allaient pour se réunir avec leur père, mais plutot, ils furent envoyés à S-21.

Norng Chanphal était terrifié lorsqu'il a vu sa mère être maltraitée à leur arrivée à S-21. Après une nuit dans une cellule de détention au deuxième étage d'un immeuble, les enfants ont été transférés à l'arrière de l'immeuble près de l'atelier des artistes et placés sous la garde d'une femme plus âgée. Là, ils entendaient régulièrement des cris. Norng Chanphal a informé la Chambre de première instance qu'il n'avait vu sa mère qu'une seule fois alors qu'elle le regarda à travers les barreaux de la fenêtre de sa cellule de détention. Lorsque le personnel de S-21 a fui avec l'arrivée de l'armée Vietnamienne, Norng Chanphal et les quatre autres enfants se sont cachés derrière des piles de vêtements. Il décida de rester à S-21, afin que sa mère pouvait le retrouver. Un enfant est mourrut de faim avant que les soldats n'arrivent.

Norng Chanphal découvrit plus tard la biographie de son père dans les archives de S-21. Il a postulé pour devenir partie civile afin de trouver la justice pour ses parents, mais il avait manqué la date limite pour les candidatures de parties civiles.

L'Accusé a initialement disputé que le témoin ne pouvait pas avoir été à S-21, que la politique était de tuer tous les enfants qui entraient dans S-21. Cependant, après que des archives de S-21 sur la mère du témoin aient été présentées au tribunal, l'Accusé a reconnu que le témoin avait en effet été incarcéré à S-21.

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 02 juillet 2009
M. Bou Meng

M. Bou Meng a déposé une candidature de partie civile sur la base de sa détention à S-21 à partir de mi 1977 à Janvier 1979. M. Bou Meng a rejoint les Khmers Rouges en 1970 à la suite de l'appel Norodom de rejoindre la résistance contre le régime de Lon Nol. Après le 17 Avril 1975, il est affecté à l'école technique de Russey Keo à Phnom Penh. Un an plus tard, après l'arrestation de son supérieur, il est envoyé à un site de rééducation dans la province de Kandal. À la mi-1977, son épouse et lui sont appelés à "enseigner le dessin à l'Université Royale des Beaux-Arts", mais ils sont arrêtés et transférés à S-21. Il n'a jamais vu sa femme depuis.

En tant que partie civile, M. Bou Meng a témoigné des conditions de détention dans la «salle commune» du bâtiment C, où il a été détenu avant le début de son interrogatoire. Il a raconté comment les détenus étaient pulvérisés avec un tuyau, nus, tout en étant raillés par les gardes. Bou Meng a également raconté les "plusieurs mois ou semaines" d'interrogatoire qu'il a enduré et qu'il a survécu avec des problèmes émotionnels et des cicatrices physiques. Il a déclaré à la Chambre que cinq interrogateurs se relayaient a le fouetter avec un fouet jusqu'à ce que le sang "coule de [son] dos", et comment a une occasion, les tortionnaires lui ont infligé des électrochocs près de ses parties génitales jusqu'à ce qu'il perde conscience. À la fin de 1977, lorsque les peintres étaient demandés à S-21, il est transféré au bâtiment E afin de travailler dans l'atelier de peinture et de peindre des portraits.

M. Bou Meng voulait savoir de l'Accusé si sa femme a été tuée à S-21 ou à Choeung Ek "afin qu'[il] puisse recueillir ses cendres ou laisser son âme reposer en paix".

Transcription de la procédure Procès "DUCH" - 01 juillet 2009
M. Chum Mey

M. Chum Mey a déposé postulé afin de devenir partie civile sur la base de sa détention à S-21 d'Octobre 1978 à Janvier 1979.

M. Chum Mey a été évacué de Phnom Penh en 1975 avec sa femme et ses quatre enfants. Quand il a entendu que "Angkar était la recherche de mécaniciens", il a enrôlé et a été envoyé sans sa famille pour réparer des machines à coudre dans une coopérative de Phnom Penh. Le 28 Octobre 1978, il est appelé pour réparer des véhicules, mais est arrêté et transféré à S-21, accusé d'être un membre du «réseau de la CIA et du KGB». Il a expliqué que, à S-21 il était détenu dans une cellule individuelle et interrogé pendant douze journées et nuits consécutives. M. Chum Mey a rappelé les insultes constantes et la torture qu'il a dû endurer. Des électrochocs lui ont été étaient infligés à deux reprises jusqu'à ce qu'il perde conscience, ses ongles ont été enlevés, et il a été sévèrement battu. Durant son témoignage, il a déclaré à plusieurs reprises qu'il se sentait plus "traité plus comme un animal" qu'un être humain. Lorsque les autorités ont découvert qu'il était un mécanicien, il a été transféré dans une salle de détention commune et était "plus maltraité", mais a dû travailler "non-stop". M. Chum Mey a témoigné sur les conséquences des souffrances qu'il a endurées à S-21: "Je pleure tous les soirs chaque fois que j'entends les gens parler des Khmers rouges, ca me rappelle ma femme et mes enfants, je suis comme un malade mental maintenant".

M. Chum Mey a posé les questions suivantes à l'Accusé: "Tous les agents de la CIA avaient-ils été fracassés?" "Qui avait décidé de concentrer sur les interrogatoires de la CIA et le KGB?" "Pourquoi accuser quelqu'un d'être un agent quand tout ce qu'il avait fait était, par exemple, c'était casser un outil?" "Qu'est-ce qu'était « Angkar »?

Transcript of proceeding "DUCH" Trial - 30 June 2009
M. Vann Nath

M. Vann Nath, 63 ans, a été appelé comme témoin à témoigner sur le fonctionnement de S-21.

M. Nath a été arrêté le 30 Décembre 1977 alors qu'il travaillait dans les rizières du nord-ouest du Cambodge. Il était accusé d'être un "traître" et fut d'abord détenu à la prison située dans la pagode de Kandal avant d'être amené à S-21. Après un mois, il est transféré dans un atelier pour travailler comme peintre, où Duch lui avait demandé de préparer un portrait de Pol Pot. Il a survécu jusqu'à ce que l'armée Vietnamienne saisisse Phnom Penh. En tant que témoin, M. Vann Nath a témoigné sur les conditions de détention "inhumaines" de S-21, et a raconté l'impossibilité d'oublier ce qu'il avait enduré à S-21. Au cours de son témoignage, certains de ses tableaux représentant des techniques de torture à S-21 ont été montrés.

M. Nath a déclaré à la Chambre de première instance qu'il voulait témoigner afin de s'assurer que les jeunes générations "ne répètent pas un tel événement historique", et pour «obtenir la justice pour ceux qui sont déjà morts."

Transcription de la procédure - "DUCH Trail" 29 juin 2009

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