Case 002 Witnesses, experts and Civil Parties

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M. Uth Seng

 

Le témoin, M. Uth Seng, 59 ans, a travaillé sur le site de travail du barrage du 1er Janvier, où il était chargé de creuser la terre au sein de l’unité de jeunes. Il a évoqué les rations alimentaires insuffisantes, l’absence d’assainissement et le peu d’hygiène sur le site de travail du barrage. Il a décrit l’unité spéciale pour les travailleurs paresseux, où les gens devaient travailler plus dur et où ils étaient fouettés par le chef de l’unité. Il a aussi évoqué les réunions de critique qui se tenaient à la fin des journées de travail. M. Uth s’est souvenu qu’une nuit, il avait été témoin de l’arrestation de plusieurs travailleurs que les miliciens avaient emmenés et tués

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 02 juin 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 03 juin 2015
Mme Seang Sovida

 

La partie civile, Mme Seang Sovida, 51 ans, a déclaré avoir travaillé sur le site de travail du barrage du 1er Janvier pendant trois mois alors qu’elle avait 12 ans. Elle était notamment chargée de transporter la terre et d’aller chercher de l’eau pour son unité. Elle a indiqué qu’ils devaient se lever à 5 heures du matin et travailler jusqu’à 10 ou 11 heures du soir. Elle a ajouté qu’elle s’était évanouie sur le lieu de travail, épuisée par la lourde charge de travail, et qu’elle avait été soignée avec des médicaments à base de crottes de lapin. Ils travaillaient sous la surveillance constante de miliciens armés pendant que des haut-parleurs diffusaient la propagande du Kampuchéa démocratique. S’agissant de l’hygiène, elle a déclaré qu’ils n’avaient ni eau ni savon pour se laver et que leurs vêtements étaient en lambeaux. Elle a déclaré que sa sœur avait été forcée à se marier et à consommer son mariage. La partie civile a indiqué qu’à titre de mesure de réparation pour sa souffrance subie, elle aimerait voir construite une bibliothèque pour rassembler des documents et matériaux sur le régime du Kampuchéa démocratique.

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 02 juin 2015
Mme UN Rann

 

La partie civile, Mme Un Rann, 62 ans, a décrit les conditions de travail et de vie sur le site de travail du barrage du 1er Janvier. Elle a déclaré que le chef de l’unité divisait le terrain en parcelles et qu’à la fin de la journée, il s’assurait de ce que chaque groupe avait atteint le quota journalier de quatre mètres carrés de terre à creuser. Elle a précisé que, pendant la saison des pluies, ils n’étaient pas autorisés à se reposer malgré la difficulté à transporter la terre sur un sol glissant. Interrogée au sujet de la rééducation, Mme Un a expliqué que le fait de se dire malade trop souvent, de s’enfuir du site de travail, de ne pas travailler assez ou de se plaindre entraînait la rééducation, ce qui, selon elle, était synonyme d’exécution. Elle a aussi déclaré avoir, de ses propres yeux, vu Pol Pot visiter le barrage.

[Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 - 27 Mai 2015 , Transcription - Dossier n° 002/02 - 28 May 2015
Mme Hun Sethany

 

Mme Hun Sethany, 60 ans, a été envoyée travailler sur le site de construction du barrage du 1er Janvier de décembre 1976 jusqu’au milieu de l’année 1977 avec douze autres membres de sa proche famille ; ceux qui refusaient de quitter leur domicile étaient tués. La partie civile a affirmé que les conditions étaient insalubres : les mouches volaient autour de leurs repas ; ils devaient boire l’eau de la rivière ; il n’y avait pas de protection hygiénique ; ils devaient se soulager dans la forêt et, dans les dortoirs, il n’y avait pas de nattes pour dormir et le toit fuyait. Elle a décrit les longues journées de travail et déclaré que les cadres khmers rouges ne se souciaient pas du tout des conditions auxquelles étaient soumis les travailleurs. D’après Mme Hun, sur le site de travail, les enfants étaient obligés d’accomplir le même travail et ils avaient les mêmes rations alimentaires que les adultes. Elle a déclaré que non seulement ses parents mais aussi ses frères et sœurs ont été tués.

Transcription - Dossier n° 002/02 - 26 May 2015 , [Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 - 27 Mai 2015
Mme Meas Layhuor

 

Mme Meas Layhuor, 57 ans, a été affectée à une brigade mobile sur le site de travail du barrage du 1er Janvier, où elle était chargée de transporter de la terre, en 1977. Plus tard, elle a été envoyée travailler sur le site de travail du barrage du 6 Janvier. Elle a expliqué que le site du barrage du 1er Janvier était un « champ de bataille chaud » en raison des très longues journées de travail et de l’absence de pauses et du fait qu’un glissement de terrain avait tué plusieurs ouvriers. Le témoin a décrit les conditions de vie et l’absence de liberté sur le site de travail, en ce compris l’obligation de se soulager dans la forêt, la présence de nombreuses mouches lorsqu’ils mangeaient, les mariages arrangés, les mauvaises conditions d’hébergement, les maladies comme la malaria et la dysenterie, l’absence de soins appropriés sur place, le manque d’hygiène et le système de surveillance en place. Le témoin a expliqué que lorsque des gens venaient visiter le site de travail du barrage du 1er Janvier, il était dit aux travailleurs de transporter la terre en courant pour donner l’impression de prendre des initiatives dans leur travail et que, si les travailleurs ne réalisaient pas leur quota d’un mètre cube de terre à transporter par jour, ils étaient punis.

[Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 - 25 May 2015 , Transcription - Dossier n° 002/02 - 26 May 2015
M. Pech Sokha

 

M. Pech Sokha, 55 ans, a expliqué que le chef de son groupe lui avait enjoint de quitter l’école pour aller travailler sur le site de travail du barrage du 1er Janvier et, qu’en 1977, il avait été affecté à un groupe de géomètres, mais qu’il lui était aussi arrivé de prêter main forte aux travailleurs manuels. Deux des autres géomètres du site ont disparu. Plus tard, le témoin a appris qu’ils avaient été arrêtés et tués. Il a relaté que son instituteur lui avait conseillé de « faire le sourd-muet » s’il voulait survivre. M. Sokha avait appris par les annonces diffusées par haut-parleurs que les travailleurs devaient transporter deux mètres cube de terre par personne et que quelque 20.000 personnes étaient nécessaires pour construire le barrage. Le témoin a décrit la disparition de deux secrétaires de secteur et la surveillance des travailleurs sur le site de travail par des soldats de la zone. Il a exprimé son accord avec le fait que l’hygiène était déplorable.

[Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 – 20 May 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 - 21 mai 2015
M. OR Ho

M. Or Ho, 70 ans, a fait partie de la révolution communiste de 1972 à 1978 et été chef de village de 1975 jusqu’en juillet 1978, date à laquelle il a été démis de ses fonctions par l’Angkar. Le témoin a relaté le temps passé sur le site de travail du barrage du 1er Janvier, en soulignant le manque d’hygiène et de nourriture, et en parlant de la répartition de la population de la commune en différentes catégories (le peuple de plein droit, le peuple candidat et le peuple déchu) ainsi que des groupes de travail. Il a décrit trois cérémonies de mariages arrangés, qui avaient été organisées en 1977 et en 1978, et déclaré qu’il y avait quelque deux mille travailleurs sur le site de travail. Le témoin a évoqué un accident survenu sur le chantier lorsque le sol s’était effondré et avait enseveli les travailleurs, dont certains ont péri. Il a aussi parlé de la période où il avait réussi à cacher et, ainsi à sauver, 8 familles sur 15 auxquelles il avait été demandé d’aller vivre dans un autre village.

[Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 – 19 May 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 20 mai 2015
Mme Vorng Sarun

Mme Vorng Sarun, 61 ans, a déclaré qu’avant l’arrestation et l’exécution de son mari, elle avait travaillé avec lui à l’hôpital 22. Elle a expliqué qu’en 1977, elle a été emmenée à Kraing Ta Chan avec son bébé d’un an. D’après le témoin, ils recevaient très peu à manger et son enfant était battu. Elle a décrit à la Chambre l’interrogatoire qu’elle avait subi une semaine après son arrestation. Elle a relaté les cas d’un ancien soldat et d’une femme qui avaient essayé de s’enfuir mais qui avaient été attrapés et sévèrement battus. Mme Vorng a aussi indiqué qu’elle avait vu des personnes qui étaient emmenées pour être exécutées et que la musique diffusée, à ce moment-là, était très forte

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 18 mai 2015
M. Ek Hoeun

M. Ek Hoeun, 78 ans, a expliqué que sa vie était en danger sous les Khmers rouges parce qu’il était de nationalité vietnamienne, laquelle était « indésirable ». Il a déclaré avoir bénéficié de la protection de son cousin Ta Chim, qui l’avait caché dans le bureau du district de Tram Kok et l’avait chargé de décharger les sacs de riz des camions en provenance de Chine. Le témoin a été interrogé sur le traitement réservé aux Vietnamiens et aux fonctionnaires et soldats du régime de Lon Nol en qui, selon ses dires, le régime voyait des ennemis. Il a décrit comment les Khmers rouges s’y prenaient pour les retrouver et les arrêter, et confirmé qu’il y avait eu des exécutions dans le pays entre 1975 et 1977.

[Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 – 07 May 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 08 mai 2015
MMe KHOEM Boeun

Mme Khoem Boeun, 72 ans, a déclaré qu’elle s’était engagée dans la révolution en 1969 et qu’ensuite, elle était devenue la chef de la commune de Cheang Tong, dans le district de Tram Kok, sous le nom de Yeay Boeun. Elle a été interrogée sur le système de communication d’informations et de diffusion des instructions entre les différents échelons administratifs du Kampuchéa démocratique. Elle a affirmé ne jamais avoir été mêlée à un acte de violence, quel qu’il fût, ou à des arrestations, n’étant investie d’aucun droit en la matière. Elle a expliqué que, dans sa commune, le peuple nouveau n’était pas autorisé à se marier avec le peuple ancien et que les instructions relatives aux mariages étaient diffusées par le district. Elle a décrit les conditions de vie dans sa commune, ajoutant qu’aucune distinction n’était faite entre le peuple nouveau et le peuple ancien en matière d’éducation et de santé. Elle a aussi répondu à des questions concernant les différences entre les infractions mineures et les infractions graves.

[Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 – 05 May 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 04 mai 2015
PECH Chim, alias TA Chim

M. Pech Chim, 74 ans, aurait été membre du comité de district et est devenu secrétaire de district par intérim de Tram Kak à la mi-1976 avant d'être transféré dans la zone centrale. Il a témoigné de la structure du secteur 13 et de la chaîne de commandement du régime. Il a été interrogé sur la politique du Danemark en matière de mariage, déclarant que la réglementation du mariage existait en tant que pratique formelle plutôt qu'en tant que règle écrite. Il a expliqué qu'en tant que chef de district, il a diffusé des instructions de l'échelon supérieur et a nié avoir été témoin ou avoir ordonné des exécutions d'anciens soldats de Lon Nol. Cependant, il savait que pendant le régime des exécutions avaient eu lieu. Sur la question du bouddhisme, M. Chim a déclaré que les pratiques religieuses n'étaient pas interdites dans le district 105 mais que des statues bouddhistes avaient été démolies.

Transcription - Dossier n° 002/02- 22 avril 2015 , Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 24 avril 2015, TRANSCRIPTION - PROCÈS PUBLIC​​ 23 avril 2015 Journée d’audience n° 272, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 24 avril 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 - 21 avril 2015
Mme LOEP Neang

Mme Loep, 51 ans, a indiqué que, sous le régime des Khmers rouges, elle vivait dans le district de Tram Kok. Elle a déclaré qu’elle a été séparée de ses parents et qu’elle a perdu deux frères et sœurs plus âgés et deux plus jeunes. Mme Loep a décrit la période pendant laquelle elle a travaillé dans l’unité, où, a-t-elle affirmé, les miliciens et le chef de l’unité l’ont obligée à manger du porc alors même que sa religion le lui interdisait. Elle a expliqué que son travail dans l’unité avait consisté à creuser des canaux, en précisant que lorsqu’elle ne finissait pas son travail, elle était obligée de le terminer la nuit.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269
Mme Yem Khonny

Mme Yem Khonny, 38 ans, a indiqué qu’elle avait 14 ans à l’époque de la libération en 1975, bien qu’elle ne pût pas s’en souvenir car elle est illettrée. Elle a relaté avoir été transférée du Kampuchéa Krom au Cambodge pour travailler et que, même si on leur avait raconté que là-bas il y aurait de la nourriture en abondance, il y en avait eu très peu. Mais elle n’avait pas osé se plaindre car, si elle s’était plainte, elle aurait été emmenée en rééducation ou obligée de faire du travail supplémentaire. Elle a aussi déclaré avoir été séparée des membres de sa famille. Mme Yem a relaté qu’au bout du compte, sa mère, sa grand-mère et six frères et sœurs avaient été tués.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 02 avril 2015
M. BUN Saroeun

M. Bun Sarouen, qui a 50 ou 51ans, a déclaré qu’il avait souffert sous le régime parce qu’il avait perdu son oncle, son frère et son père et qu’il n’avait pas pu aller à l’école. M. Bun a relaté que la pagode où il habitait avait été détruite et qu’on l’avait emmené dans une unité des enfants où il avait dû transporter de la terre. Il a indiqué qu’ils ne recevaient que la moitié de leur ration alimentaire s’ils n’atteignaient pas leur quota. M. Bun a rapporté que le chef de la plantation lui avait dit que son beau-frère et son père avaient été emmenés à Kraing Ta Chan, et d’ajouter que cela l’avait paralysé parce qu’il savait qu’on les y avait emmenés pour les faire mourir. Il a aussi relaté la rééducation de sa mère.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269
Mme IM Vannak

Mme Im, qui a 47 ou 48 ans, a expliqué que, pendant la libération, elle habitait dans la province de Takeo mais qu’elle avait été déplacée à plusieurs reprises et qu’en 1976, elle avait été forcée à intégrer une unité des enfants. D’après Mme Oum, les conditions de travail dans son unité étaient difficiles avec des journées de travail qui se prolongeaient jusque tard dans la nuit, le manque de nourriture et la torture des enfants du peuple nouveau par ceux du peuple de base. Elle a relaté les deux fois où elle avait été battue, soit par le chef de l’unité soit par d’autres enfants, parce qu’elle avait été surprise en train de rendre visite à sa famille sans permission. Mme Oum a exposé les raisons pour lesquelles son frère avait été emmené à la prison de Kraing Ta Chan. La partie civile a relaté qu’en 1977, elle avait vu des miliciens emmener des prisonniers qui devaient être exécutés et qu’elle les avait vus les battre mais qu’elle n’en avait parlé à personne.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269
M. Beng Boeun

M. Beng Boeun, qui a 75 ou 76 ans, a relaté avoir été forcé de quitter Phnom Penh en 1975. M. Beng a déclaré avoir perdu deux de ses beaux-frères et belles-sœurs. Il a relaté qu’à la fin de l’année 1978, il avait été chargé de faire pousser des légumes et qu’à une reprise, les personnes du peuple de base avaient préparé à manger pour celles du peuple nouveau en y mettant du poison. Il a déclaré que la nourriture était insuffisante mais que, s’ils s’étaient plaints, les Khmers rouges les auraient emmenés pour les tuer. M. Beng a été interrogé sur la répartition des gens en fonction de leur appartenance ethnique. Il a expliqué que sa femme et lui-même avaient été mis dans le groupe des Khmers d’origine chinoise en raison de la couleur de leur peau, de leur accent et du nom de leurs parents.

2 avril 2015 Journée d’audience n° 268
Mme EAM Yen

Mme Iam Yen, qui a 47 ou 48 ans, a déclaré avoir été séparée de ses parents en 1976 et envoyée dans le village de Tuol Kruu pour y travailler sur le chantier de construction d’un barrage au sein de l’unité des enfants. Mme Iam a relaté avoir été attrapée à plusieurs reprises, soit parce qu’elle avait essayé de s’enfuir de son unité pour aller rendre visite à ses parents, soit parce qu’elle avait été surprise en train d’essayer de voler de la nourriture, suite à quoi elle avait tantôt été battue, tantôt enterrée. La partie civile a expliqué qu’elle continuait de souffrir de nos jours parce qu’elle était en mauvaise santé et qu’elle n’avait pas reçu d’éducation, un état de fait qu’elle attribue au régime des Khmers rouges

2 avril 2015 Journée d’audience n° 268, 1er avril 2015 Journée d’audience n° 267
M. Thann Thim

M. Thann Thim, qui a 69 ou 70 ans, a expliqué qu’après la victoire de Pol Pot, il a été transféré d’un camp de réfugiés dans la province de Takeo, puis à nouveau en 1976 pour labourer les champs, et enfin une nouvelle fois en 1977 pour travailler dans une unité qui transportait du bois. M. Thann a exposé les raisons pour lesquelles il a été emmené dans la prison d’Ang Rokar en 1978 ; il a été interrogé sur le traitement dont il avait fait l’objet là-bas. La partie civile a déclaré avoir été torturée durant les trois mois qu’elle avait passés à Ang Rokar. L’intéressé a expliqué qu’il y avait été envoyé parce que sa fille avait été forcée à avouer qu’il avait été lieutenant à Phnom Penh. M. Thann a raconté qu’il avait réussi à s’enfuir de la prison lorsqu’un incendie avait détruit le centre de détention mais qu’il y était resté trois mois

2 avril 2015 Journée d’audience n° 268, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 21 avril 2015
Mme Tak Sann

Mme Tak Sann, 67 ans, a relaté être née dans le district de Kirivong, province de Takeo. Elle s’est enfuie avec sa famille au Kampuchéa Krom parce qu’elle avait peur. On lui a demandé de partir avec d’autres personnes dans le cadre d’un « programme d’échange » ; ses parents, ses enfants, son mari et elle-même ont été emmenés à Trapaeng Thum Khang Cheung dans le district de Tram Kok. Elle a rapporté qu’à son arrivée à Tram Kok, ses effets personnels ont été confisqués. Elle a raconté que la famille a été séparée et répartie entre différentes unités. Elle a déclaré qu’elle a été enceinte lorsqu’elle se trouvait à Tram Kok mais que son mari ayant été emmené, elle avait eu l’enfant toute seule. Elle a rapporté que le nouveau-né et elle-même ne recevaient pas assez à manger. Elle a relaté avoir été forcée à travailler et à transporter la terre, y compris lorsqu’elle était enceinte. Elle ne pouvait pas se reposer tant qu’elle n’avait pas fini sa tâche. Elle a perdu ses frères et sœurs et son mari sous les Khmers rouges mais ses enfants ont survécu.

1er avril 2015 Journée d’audience n° 267
DUDMAN Richard Beebe

M. Richard Dudman, 96 ans, se souvient de son séjour au Cambodge avant, pendant et après les Khmers rouges. Il a déclaré qu'il s'agissait d'expériences différentes, qu'en 1978, il avait été physiquement menacé, mais qu'en 1990, il marchait dans les rues et cherchait des preuves. Il a rappelé ses expériences de la soirée
de la mort de Malcolm Caldwell, déclarant qu'il a entendu des coups de feu mais n'est pas sûr de la raison de l'attaque contre les journalistes. M. Dudman a également rappelé son entretien avec Pol Pot en décembre 1978 alors qu'il n'était que l'un des deux journalistes occidentaux à se rendre au Kampuchea démocratique.

Transcription - Dossier n° 002/02- 30 mars 2015, [Version corrigée 2] Transcription - Dossier n° 002/02- 31 mars 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 - 01 avril 2015
Mme OEM Saroeurn

Mme Oem Saroeurn, qui a 59 ou 60 ans, a expliqué qu’en 1975, elle avait été évacuée de Takeo et envoyée travailler et vivre dans la commune de Leay Bour et qu’en 1976, elle avait été séparée de sa famille. Selon ses dires, la partie civile a été affectée à une unité mobile, où elle était chargée de transporter la terre, en 1977, année au cours de laquelle les principaux dirigeants ont visité le site de travail de Tram Kok. La partie civile a déclaré ne pas avoir reçu assez à manger lors de son transfert et avoir été arrêtée pour avoir volé du manioc. Interrogée au sujet de son mari, Mme Oem a déclaré qu’il avait été arrêté par un garde dénommé Ang Ta Soam et envoyé à Kraing Ta Chan en 1976 ou 1977, où il était mort. Le frère, le père et l’oncle de la partie civile ont aussi été envoyés à Kraing Ta Chan. Elle a indiqué que son fils était mort des suites de maladie.

26 mars 2015 Journée d’audience n° 264
M. SAUT Saing

La Chambre de première instance a fait droit à la demande de mesures de protection présentée par cette partie civile et, en conséquence, celle-ci a déposé en bénéficiant d’un mécanisme de distorsion de l’image et de la voix. L’intéressé a indiqué qu’en 1975, il était soldat en charge de protéger la province de Takeo mais qu’il avait été obligé d’intégrer les forces khmères rouges sur le site de construction d’un barrage. Il a déclaré qu’il avait été formé au sein d’une unité de jeunes et qu’en 1976, il a été affecté à la prison de Kraing Ta Chan. Il a décrit les interrogatoires, la torture, l’insuffisance des rations alimentaires et les exécutions au sein de la prison. Il a précisé que les enfants arrivaient avec leurs parents, et que lorsque la mère disparaissait, les enfants disparaissaient aussi.

25 mars 2015 Journée d’audience n° 263, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 24 mars 2015
M. Riel Son

M. Riel Son, 77 ans, qui est originaire du district de Tram Kok, a relaté qu’à la fin de l’année 1976, il a été nommé chef adjoint de l’hôpital du district 105. Au cours de sa déposition, il a décrit les conditions dans lesquelles les malades étaient soignés ainsi que l’organisation générale de l’hôpital. Il a déclaré que la plupart des malades souffraient de malnutrition et du paludisme et que, dans les mois qui avaient précédé la chute de Pol Pot, 10 à 20 malades mouraient chaque jour de malnutrition aiguë. M. Riel a aussi relaté avoir assisté à une réunion au cours de laquelle ordre avait été donné de procéder à la purge des anciens soldats de Lon Nol et des Khmers kroms.

16 mars 2015 Journée d’audience n° 258, 17 mars 2015 Journée d’audience n° 259, 18 mars 2015 Journée d’audience n° 260, 19 mars 2015 Journée d’audience n° 261
M. Nut Nov

M. Nut Nov, 74 ans, qui est originaire de la province de Takeo, a déclaré que, sous le régime des Khmers rouges, il avait été envoyé dans la commune de Nheang Nhang, où il était chargé de tenir les registres des dépenses et de la nourriture consommée. Il a été interrogé sur le classement de la population en différentes catégories ainsi que sur la situation alimentaire et sanitaire dans sa coopérative. Il a aussi déposé au sujet du traitement réservé aux soldats et fonctionnaires du régime de Lon Nol, déclarant que seuls les échelons du secteur et de la zone avaient le pouvoir de décider des personnes à arrêter et à tuer.

16 mars 2015 Journée d’audience n° 258, Transcription - Dossier n° 002/02- 12 mars 2015
M. NEANG Ouch

M. Neang Ouch, alias Ta San, 72 ans, un ancien enseignant, a dit à la Chambre qu’en 1975, il a été nommé chef de l’éducation de trois provinces, en ce compris celles de Kampot et de Takeo. En 1977, son beau-frère, Ta Mok, l’a transféré dans la commune de Leay Bour, où il a été nommé adjoint au sein du comité du district. Il a réfuté les affirmations d’autres témoins selon lesquelles il aurait été le secrétaire du district de Tram Kok. Le témoin a déclaré qu’il a été chargé de fournir une assistance technique pour la construction des barrages et des canaux et de montrer les coopératives à des délégations suédoises et chinoises. Il a été interrogé sur l’organisation administrative et le système de communication des coopératives et les relations entre les communes, les districts, les secteurs et les zones. Il a aussi répondu à des questions sur les cérémonies de mariage auxquelles il avait assisté. Interrogé au sujet des pratiques bouddhiques, il a répondu qu’il n’y avait pas de pagode en service dans le district de Tram Kok sous le régime des Khmers rouges.

Transcription - Dossier n° 002/02- 10 mars 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 - 09 mars 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 - 11 mars 2015, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 - 12 mars 2015

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