Case 002 Witnesses, experts and Civil Parties

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Mme Hun Sethany

 

Mme Hun Sethany, 60 ans, a été envoyée travailler sur le site de construction du barrage du 1er Janvier de décembre 1976 jusqu’au milieu de l’année 1977 avec douze autres membres de sa proche famille ; ceux qui refusaient de quitter leur domicile étaient tués. La partie civile a affirmé que les conditions étaient insalubres : les mouches volaient autour de leurs repas ; ils devaient boire l’eau de la rivière ; il n’y avait pas de protection hygiénique ; ils devaient se soulager dans la forêt et, dans les dortoirs, il n’y avait pas de nattes pour dormir et le toit fuyait. Elle a décrit les longues journées de travail et déclaré que les cadres khmers rouges ne se souciaient pas du tout des conditions auxquelles étaient soumis les travailleurs. D’après Mme Hun, sur le site de travail, les enfants étaient obligés d’accomplir le même travail et ils avaient les mêmes rations alimentaires que les adultes. Elle a déclaré que non seulement ses parents mais aussi ses frères et sœurs ont été tués.

Transcription - Dossier n° 002/02 - 26 May 2015 , [Version corrigée 3] Transcription - Dossier n° 002/02 - 27 Mai 2015
Mme IM Vannak

Mme Im, qui a 47 ou 48 ans, a expliqué que, pendant la libération, elle habitait dans la province de Takeo mais qu’elle avait été déplacée à plusieurs reprises et qu’en 1976, elle avait été forcée à intégrer une unité des enfants. D’après Mme Oum, les conditions de travail dans son unité étaient difficiles avec des journées de travail qui se prolongeaient jusque tard dans la nuit, le manque de nourriture et la torture des enfants du peuple nouveau par ceux du peuple de base. Elle a relaté les deux fois où elle avait été battue, soit par le chef de l’unité soit par d’autres enfants, parce qu’elle avait été surprise en train de rendre visite à sa famille sans permission. Mme Oum a exposé les raisons pour lesquelles son frère avait été emmené à la prison de Kraing Ta Chan. La partie civile a relaté qu’en 1977, elle avait vu des miliciens emmener des prisonniers qui devaient être exécutés et qu’elle les avait vus les battre mais qu’elle n’en avait parlé à personne.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269
M. BUN Saroeun

M. Bun Sarouen, qui a 50 ou 51ans, a déclaré qu’il avait souffert sous le régime parce qu’il avait perdu son oncle, son frère et son père et qu’il n’avait pas pu aller à l’école. M. Bun a relaté que la pagode où il habitait avait été détruite et qu’on l’avait emmené dans une unité des enfants où il avait dû transporter de la terre. Il a indiqué qu’ils ne recevaient que la moitié de leur ration alimentaire s’ils n’atteignaient pas leur quota. M. Bun a rapporté que le chef de la plantation lui avait dit que son beau-frère et son père avaient été emmenés à Kraing Ta Chan, et d’ajouter que cela l’avait paralysé parce qu’il savait qu’on les y avait emmenés pour les faire mourir. Il a aussi relaté la rééducation de sa mère.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269
Mme LOEP Neang

Mme Loep, 51 ans, a indiqué que, sous le régime des Khmers rouges, elle vivait dans le district de Tram Kok. Elle a déclaré qu’elle a été séparée de ses parents et qu’elle a perdu deux frères et sœurs plus âgés et deux plus jeunes. Mme Loep a décrit la période pendant laquelle elle a travaillé dans l’unité, où, a-t-elle affirmé, les miliciens et le chef de l’unité l’ont obligée à manger du porc alors même que sa religion le lui interdisait. Elle a expliqué que son travail dans l’unité avait consisté à creuser des canaux, en précisant que lorsqu’elle ne finissait pas son travail, elle était obligée de le terminer la nuit.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269
Mme Yem Khonny

Mme Yem Khonny, 38 ans, a indiqué qu’elle avait 14 ans à l’époque de la libération en 1975, bien qu’elle ne pût pas s’en souvenir car elle est illettrée. Elle a relaté avoir été transférée du Kampuchéa Krom au Cambodge pour travailler et que, même si on leur avait raconté que là-bas il y aurait de la nourriture en abondance, il y en avait eu très peu. Mais elle n’avait pas osé se plaindre car, si elle s’était plainte, elle aurait été emmenée en rééducation ou obligée de faire du travail supplémentaire. Elle a aussi déclaré avoir été séparée des membres de sa famille. Mme Yem a relaté qu’au bout du compte, sa mère, sa grand-mère et six frères et sœurs avaient été tués.

3 avril 2015 Journée d’audience n° 269, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 02 avril 2015
M. Thann Thim

M. Thann Thim, qui a 69 ou 70 ans, a expliqué qu’après la victoire de Pol Pot, il a été transféré d’un camp de réfugiés dans la province de Takeo, puis à nouveau en 1976 pour labourer les champs, et enfin une nouvelle fois en 1977 pour travailler dans une unité qui transportait du bois. M. Thann a exposé les raisons pour lesquelles il a été emmené dans la prison d’Ang Rokar en 1978 ; il a été interrogé sur le traitement dont il avait fait l’objet là-bas. La partie civile a déclaré avoir été torturée durant les trois mois qu’elle avait passés à Ang Rokar. L’intéressé a expliqué qu’il y avait été envoyé parce que sa fille avait été forcée à avouer qu’il avait été lieutenant à Phnom Penh. M. Thann a raconté qu’il avait réussi à s’enfuir de la prison lorsqu’un incendie avait détruit le centre de détention mais qu’il y était resté trois mois

2 avril 2015 Journée d’audience n° 268, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 21 avril 2015
M. Beng Boeun

M. Beng Boeun, qui a 75 ou 76 ans, a relaté avoir été forcé de quitter Phnom Penh en 1975. M. Beng a déclaré avoir perdu deux de ses beaux-frères et belles-sœurs. Il a relaté qu’à la fin de l’année 1978, il avait été chargé de faire pousser des légumes et qu’à une reprise, les personnes du peuple de base avaient préparé à manger pour celles du peuple nouveau en y mettant du poison. Il a déclaré que la nourriture était insuffisante mais que, s’ils s’étaient plaints, les Khmers rouges les auraient emmenés pour les tuer. M. Beng a été interrogé sur la répartition des gens en fonction de leur appartenance ethnique. Il a expliqué que sa femme et lui-même avaient été mis dans le groupe des Khmers d’origine chinoise en raison de la couleur de leur peau, de leur accent et du nom de leurs parents.

2 avril 2015 Journée d’audience n° 268
Mme EAM Yen

Mme Iam Yen, qui a 47 ou 48 ans, a déclaré avoir été séparée de ses parents en 1976 et envoyée dans le village de Tuol Kruu pour y travailler sur le chantier de construction d’un barrage au sein de l’unité des enfants. Mme Iam a relaté avoir été attrapée à plusieurs reprises, soit parce qu’elle avait essayé de s’enfuir de son unité pour aller rendre visite à ses parents, soit parce qu’elle avait été surprise en train d’essayer de voler de la nourriture, suite à quoi elle avait tantôt été battue, tantôt enterrée. La partie civile a expliqué qu’elle continuait de souffrir de nos jours parce qu’elle était en mauvaise santé et qu’elle n’avait pas reçu d’éducation, un état de fait qu’elle attribue au régime des Khmers rouges

2 avril 2015 Journée d’audience n° 268, 1er avril 2015 Journée d’audience n° 267
Mme Tak Sann

Mme Tak Sann, 67 ans, a relaté être née dans le district de Kirivong, province de Takeo. Elle s’est enfuie avec sa famille au Kampuchéa Krom parce qu’elle avait peur. On lui a demandé de partir avec d’autres personnes dans le cadre d’un « programme d’échange » ; ses parents, ses enfants, son mari et elle-même ont été emmenés à Trapaeng Thum Khang Cheung dans le district de Tram Kok. Elle a rapporté qu’à son arrivée à Tram Kok, ses effets personnels ont été confisqués. Elle a raconté que la famille a été séparée et répartie entre différentes unités. Elle a déclaré qu’elle a été enceinte lorsqu’elle se trouvait à Tram Kok mais que son mari ayant été emmené, elle avait eu l’enfant toute seule. Elle a rapporté que le nouveau-né et elle-même ne recevaient pas assez à manger. Elle a relaté avoir été forcée à travailler et à transporter la terre, y compris lorsqu’elle était enceinte. Elle ne pouvait pas se reposer tant qu’elle n’avait pas fini sa tâche. Elle a perdu ses frères et sœurs et son mari sous les Khmers rouges mais ses enfants ont survécu.

1er avril 2015 Journée d’audience n° 267
Mme OEM Saroeurn

Mme Oem Saroeurn, qui a 59 ou 60 ans, a expliqué qu’en 1975, elle avait été évacuée de Takeo et envoyée travailler et vivre dans la commune de Leay Bour et qu’en 1976, elle avait été séparée de sa famille. Selon ses dires, la partie civile a été affectée à une unité mobile, où elle était chargée de transporter la terre, en 1977, année au cours de laquelle les principaux dirigeants ont visité le site de travail de Tram Kok. La partie civile a déclaré ne pas avoir reçu assez à manger lors de son transfert et avoir été arrêtée pour avoir volé du manioc. Interrogée au sujet de son mari, Mme Oem a déclaré qu’il avait été arrêté par un garde dénommé Ang Ta Soam et envoyé à Kraing Ta Chan en 1976 ou 1977, où il était mort. Le frère, le père et l’oncle de la partie civile ont aussi été envoyés à Kraing Ta Chan. Elle a indiqué que son fils était mort des suites de maladie.

26 mars 2015 Journée d’audience n° 264
M. SAUT Saing

La Chambre de première instance a fait droit à la demande de mesures de protection présentée par cette partie civile et, en conséquence, celle-ci a déposé en bénéficiant d’un mécanisme de distorsion de l’image et de la voix. L’intéressé a indiqué qu’en 1975, il était soldat en charge de protéger la province de Takeo mais qu’il avait été obligé d’intégrer les forces khmères rouges sur le site de construction d’un barrage. Il a déclaré qu’il avait été formé au sein d’une unité de jeunes et qu’en 1976, il a été affecté à la prison de Kraing Ta Chan. Il a décrit les interrogatoires, la torture, l’insuffisance des rations alimentaires et les exécutions au sein de la prison. Il a précisé que les enfants arrivaient avec leurs parents, et que lorsque la mère disparaissait, les enfants disparaissaient aussi.

25 mars 2015 Journée d’audience n° 263, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/02 – 24 mars 2015
Me. RY Pov

M. Ry Pov, 58 ans, qui est originaire de la province de Takeo, a expliqué qu’il s’était enfui avec sa famille au Vietnam en 1975, et qu’ils avaient ensuite participé à un programme d’échange convenu entre le Vietnam et Pol Pot pour retourner au Cambodge en 1976. M. Ry décrit les modalités de l’échange et le moment auquel les soldats khmers rouges leur ont interdit de bouger et leur ont confisqué leur argent et leurs effets personnels. Il a été interrogé sur les conditions de travail et le traitement auxquels ils avaient été soumis dans la coopérative de Tram Kok. La partie civile a déclaré qu’ils avaient été séparés des autres et rangés dans la catégorie des « Yuons ».

Transcription - Dossier n° 002/02- 12 fevrier 2015
SORY Sen

La partie civile, M. SORY Sen, a déclaré au tribunal son arrestation et sa détention en 1974 à Kraing Ta Chan où il dit être resté jusqu'en 1979.

TRANSCRIPTION - PROCÈS PUBLIC 6 février 2015 Journée d’audience n° 239, TRANSCRIPTION - PROCÈS PUBLIC 4 février 2015 Journée d’audience n° 237, Transcription - Dossier n° 002/02 - 5 février 2015
Mme CHOU Koemlan

Mme Chou Koemlân, 64 ans, a expliqué qu'après avoir été évacuée de Phnom Penh en 1975, elle s'était rendue avec sa famille dans le district de Tram Kok. Elle a décrit les conditions d'existence et de travail dans ce district. Elle a été interrogée à propos de son expérience, des arrestations de membres du « peuple nouveau » et des cérémonies de mariage. Elle a affirmé avoir vu de hauts dirigeants Khmers rouges - parmi lesquels Khieu Samphan et Nuon Chea - se rendre à la coopérative alors qu'elle-même s'y trouvait. Elle a également parlé de l'arrestation de son mari et d'autres personnes de la coopérative, ainsi que du traitement accordé aux familles vietnamiennes. Elle a dit que son mari avait été emmené et tué quelque temps après leur arrivée à Tram Kok, et elle a également affirmé que sa fille âgée de 3 ans était morte de faim et de maladie.

Transcription - Dossier n° 002/02 - 26 janvier 2015, Transcription - Dossier n° 002/02 - 27 janvier 2015
Mme OUM Suphany

Mme Oum Sophany, 64 ans, partie civile venue de Phnom Penh, a expliqué que suite à son évacuation de Phnom Penh, elle était allée vivre chez ses futurs beaux-parents dans la commune de Trapeang Thum Tboung, district de Tram Kok. Elle a écrit deux livres dans lesquels elle a relaté son expérience sous le régime des Khmers rouges en se fondant sur le journal intime qu'elle avait tenu à l'époque. Elle a été entendue sur les conditions de vie et sur son expérience dans les coopératives de Tram Kok, ainsi que sur le fait qu'elle aurait été mariée de force.

Transcription - Dossier n° 002/02 - 26 janvier 2015, Transcription - Dossier n° 002/02 - 23 janvier 2015, Transcription - Dossier n° 002/02 - 22 janvier 2015
Mme BAY Sophany

Mme BAY a déposé durant les audiences au sujet du préjudice qu'elle a subi. Elle a parlé de la souffrance qu'elle et sa famille ont enduré apres l'évacuation de Phnom Penh. Elle a décrit la mort de tous ses trois enfants ainsi que son expérience de travail dans les coopératives.

Transcription 4 juin 2013
M. SOEUN Sovandy

M. SOEUN a déposé au sujet du préjudice qu'il a subi. Il a détaillé les difficultés qu'il a rencontrées après avoir été évacué de Phnom Penh, séparé de ses parents et mis dans un camp de travail forcé. Il a demandé aux accusés pourquoi la minorité Khmère Krom avait été ciblée, si ils étaient impliqués dans la mise en œuvre de la politique de régime, et si ils auraient agi différemment en recul.

Transcription 4 juin 2013
Mme SENG Sivutha

Mme SENG a déposé devant la Cour sur le préjudice qu'elle a souffert. Elle a décrit comment elle était traitée dans les coopératives de travail après l'évacuation de Phnom Penh, où elle était battue régulièrement et avait perdu la vue. Elle a demandé à l'accusé de lui expliquer pourquoi les enfants étaient mis au travail et pourquoi ils ne garantissaient pas que suffisamment nourriture était disponible.

Transcription 4 juin 2013
M. YIN Roum Doul

M. Yin Roum Doul a témoigné lors de l'impact des victimes entendre parler du préjudice qu'il a subi. Il Testi-fiée de ses expériences après avoir été évacué de Phnom Penh à une coopérative, où il a été séparé de sa famille et envoyée à une «unité des enfants» où il a été roué de coups, torturé et emprisonné.

Transcription 30 mai 2013
Mme SOPHAN Sovany

Mme Sophan Sovany a déposé durant les audiences du préjudice qu'elle a subi. Elle a décrit la misère résultant de l'assassinat de tous les membres de sa famille durant le Kampuchea démocratique. Elle s'est rappelé des événements traumatisants tels qu'assister à l'assassinat d'une femme enceinte avec une houe.

Transcription 30 mai 2013
Mme PO Dina

Mme PO Dina a témoigné lors des audiences du préjudice qu'elle a souffert. Elle a témoigné devant la Chambre de première instance comment son mari avait «disparu», son fils était mort de faim, et comment elle-même avait été sévèrement battue, emprisonnée et torturée après avoir refusé un mariage forcé.

Transcription 30 mai 2013
M. NOU Hoan

M. NOU Hoan a déposé durant les audiences sur le préjudice qu'il a subi. Il a décrit la douleur que le hante depuis que sa fille, ses neveux et ses cousins ont été enlevés durant la nuit et «brisés» par des soldats khmers rouges il y a plus de 30 ans.

Transcription 30 mai 2013
Mme. HUO Chantha

Mme HUO Chantha a témoigné lors des audiences d'impact des victimes sur le préjudice qu'elle a subi. Elle a décrit à la fois les effets immédiats et à long terme de son évacuation forcée et de son placement dans un camp de travail, ayant perdu son mari à cause d'une maladie cardiaque acquise en raison des conditions auxquelles il était confronté dans un tel camp.

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/01 - 29 mai 2013, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002/01 - 29 mai 2013
Mme. CHAN Socheat

Mme CHAN Socheat a témoigné lors des audiences d'impact des victimes sur le préjudice qu'elle a subi. Elle a raconté à la chambre comment elle avait perdu tous les membres de sa famille immédiate, dont 13 frères et sœurs à cause du surmenage et de la famine.

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002 - 29 mai 2013, Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002 - 29 mai 2013
Mme CHHENG Eng Ly

Mme Chheng Eng Ly a témoigné durant les audiences du préjudice qu'elle a subi par liaison vidéo depuis Paris. Elle a décrit les nombreuses atrocités auxquelles elle a été témoin, y compris le fait qu'une femme avait été forcée à creuser sa propre tombe avant d'y être enterrée vivante, et le meurtre brutal d'un bébé.

Transcription de l'audience sur le fond dans l'affaire 002 - 29 mai 2013

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